Victor PARIZET

Le parcours de Victor Parisez raconté par sa fille Marie-Josette Morison-Parizet qui évoque à la fois, la parcours de son père Victor déporté « Nebel und Nacht » officiellement mort le 12 novembre 1944 à Neuengamme, celui de sa mère résistante et le sien.

Aujourd’hui Marie-Josette âgée de 103 ans : vient d’être nominé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur par décret en date du 23 avril 2015*

 Marie- Josette HOURCADE est née le 19 octobre 1913 à MARGAUX commune de Cantenac(33). Elle vécu à Toulon de1913à 1919. Son père, Enseigne de vaisseau était au sémaphore, Il quitta Toulon en 1918, pour aller à Saigon. Il revint chercher sa fille en

en 1919, Marie-Josette épousa Victor PARIZET en janvier 1931 à Saigon-il était sous lieutenant de l’infanterie Coloniale, promotion  de St Cyr Maroc-Syrie-Mon père Victor était nommé instructeur à St Cyr jusqu’en 1935. Ils partirent à Diego Suarez-Madagascar-pour entrer en France en juillet 1939, juste avant la déclaration de guerre. Il fut fait prisonnier dans les Ardennes pour aller en Pologne, où il fut infecté par la tuberculose rénale.

Mon père fut rapatrié en novembre 1942, vu son état il ne put pas être opéré il dut attendre plusieurs mois et revint à Royan.

Au val de Grâce il demanda à Maman de chercher un réseau de Résistance, voulant continuer le combat et fut heureux d’apprendre, quelle faisait partie de ce réseau.

Mon père Victor PARIZET Lieutenant-colonel dans l’organisation militaire existant en novembre 1943 exerce la fonction de Chef d’Etat Major OCM pour la région de Royan remplaçant le Commandant BAILLE.

Comme il était Officier, ce sont les SS officiers qui l’arrêtèrent. Maman a cru l’être ce jour là.

Mon Père, après avoir été mis dans le dernier train de Compiègne, fut Neuengamme, Nebel und Nacht, officiellement mort le 12/11/1944

 Coté Résistance.

 A Royan dés la création du réseau de résistance qui devint Navarre, rattaché à l’OCM Marie-Josette (maman) et mon grand père en firent partie. Le PC de la résistance est au 58de l’avenue de Pontaillac. Le conseil de la Résistance est constitué par: Paul BOUCHER, le responsable, la secrétaire Madame PARIZET, le Commandant BRISSARD, le Capitaine de Reserve d’Artillerie de MESMET, AUDEBERT et PASSARIEU etc.. Effectifs sous leurs ordres 15 groupes de 10 hommes sans armement ; mais les équipes sont prêtes a couper tous les câbles téléphoniques souterrains.

Marie -Josette quitta Royan le 06 janvier 1945 en ambulance, blessée, après un premier bombardement qui détruisit la ville. Un parachutiste anglais mutilé lui aussi, la poitrine enfoncée, qui mourut dans l’ambulance prés d’elle.

Royan fut la ville la plus détruite en France avec St Lo. Sa particularité est que les américains essayèrent le napalm sur elle, les ruines brulèrent 3 mois.

La famille Parizet n’y est revenue que fin juillet 1945;les ruines fumaient encore. Cette ville fut libérée le 25 avril 1945.

Marie-Josette fit partie des premières femmes élues, dans le conseil municipal nommée par la résistance, puis élue normalement. Jusqu’en 1952 Elle était adjointe au maire de Royan.

Elle se remaria en septembre 1952, partit au Havre, ou elle continua son action présidente des veuves de guerre, comme à Royan, fit partie des CVR évidement et en devint vice présidente, l’association des CVR du Havre n’existe plus.

Elle vint chez sa fille Daniele HACHEMIN PARIZET à Paris le 14/12/2002

Marie- Josette a déjà reçue la Médaille de la Résistance pour ses actions dans la Résistance locale, mais aussi pour le fait qu’elle fasse partie des premières femmes élues en France. Aujourd’hui cela paraît, normal

Josette PARIZET écrit le le 6 juin 1987.

 Le 6 juin 44 j’avais une réunion de mon groupe de la «Seudre », Réseau Navarre, à la pharmacie BUJARD à Royan…

Avec un poste à galène, nous n’avions plus d’électricité, ni de gaz, ni d’eau…

Avec ce poste « bricolé » nous avons entendu que le débarquement avait eu lieu…que St Mère l’église était libérée.

Nous avons tous pleuré, mon Victor, votre père, Louis BOUCHET oncle de BUJARD, et tant d’autres, amis de Royan le même jour…Pour eux nous avions de l’espoir, Hélas..Nous avons su, très tard..longtemps âpres..que le 6 juin 1944 le train de la mort les avaient emmenés…Pour eux aussi, c’était le jour le plus long..Le jour de l’éternité.

Comment oublier..

Comment ne pas penser?

Pour vous ce fut le dernier jour de ma vie.

Sachez le , les enfants-A prés…On vit ! Oui?

Pour voir! Pour mes petits enfants.

Mais quelque chose est mort…et n’a jamais revécu-

La vie est longue.. Il faut la vivre et la meubler.

Comme on le peut…

Belles paroles de cette dame dans ces moments tragiques de sa vie.

*La remise de la légion d’Honneur sera faites par le Général G HAGUENAUER le 19 septembre 2015 à 15 heures dans la Résidence de la Tour d’Auvergne à Colombes 92 700