Fouré Robert
Libération-Nord
Auteur de la fiche : archives famille Fouré. Fabrice BOURREE Historien attaché de recherche à L’A.E.R.I
Robert Fouré
Robert Fouré est né le 29 septembre 1885 à Tours. A 18 ans, il quitte sa région natale pour réaliser son rêve: voyager et servir la France. Son goût de l’aventure le pousse à s’engager dans l’Infanterie coloniale et c’est au Tonkin qu’il reçoit le baptême du feu. De retour en France, il entre à Saint-Maixent et, en 1911, est promu sous-lieutenant. Entre 1912 et 1914, il est en Indochine, au cap Saint-Jacques. C’est là-bas qu’il apprend l’ouverture des hostilités. Il décide immédiatement de rentrer en France où il est versé su 57° bataillon de Chasseurs. Il combat dans les Dardanelles et participe au débarquement de Koum-Kalé en avril 1915. Il est volontaire pour toutes les missions périlleuses. Blessé au bras, puis à la tête, trépané, une croix de guerre et la nomination au grade de capitaine récompensent sa vaillance.
A sa demande, le capitaine Fouré est incorporé dans l’Armée d’Orient. Rapatrié en France suite à des crises de paludisme, il est affecté à l’état-major du général Noguès. A la cessation des hostilités, Robert Fouré est fait chevalier de la légion d’honneur et prend part à l’occupation de l’Allemagne. Il part ensuite pour les colonies: Dakar, Bamako, Ouagadougou, Tombouctou où il mène la vie nomade des méharistes. Il atteint le grade de colonel en 1938.
Lorsque la guerre éclate en 1939, il se trouve à Bizerte où il est adjoint au Préfet maritime et commandant de la subdivision de Tunis. A l’armistice, le colonel Fouré est mis prématurément à la retraite et regagne la métropole. II décide immédiatement de réagir face à l’occupation de son pays. Pendant des mois, il cherche en vain des contacts parmi ses relations. Enfin, sa femme le présente à Louis Roussel, « l’Ours du Sahara » qui l’introduit dans le réseau Zéro-France. Par la suite, Fouré qui a pris le pseudo de «Le Targui» (le touareg en arabe) se met à la disposition de Libé-Nord. Chef d’état-major du général Lugand « Leblanc », le colonel Fouré prend sa place à la tête des groupes paramilitaires de Libé-Nord dans la région parisienne lorsque celui-ci est arrêté en décembre 1943.
Nommé chef d’état-major de la région P des FFI à la fin 1943, il a sous son commandement 11 départements. Il compose son état-major avec des officiers provenant de chacun des grands mouvements de résistance: colonel Rol-Tanguy (Front national), commandant Gallois, Kergal et commandant Pornot. Il est aussi, en rapports constants avec le chef d’état-major national (Zarpoff) et les délégués militaires. En avril 1944 la Gestapo se présente rue de Rennes au domicile du colonel Fouré. Malgré que celui-ci soit présent, sa femme affirme aux agents de la gestapo que la personne qu’ils recherchent est son beau-frère et qu’il se trouve actuellement en Afrique du Nord. Finalement arrêté en mai 1944, il est incarcéré à Fresnes puis déporté par le convoi du 15 août 1944 vers Buchenwald. Transféré début septembre à Dora, il y décède le 27 avril 1945, après la libération du camp par les troupes américaines.
Rol-Tanguy lui succède après son arrestation.
Décorations :
Officier de la Légion d’Honneur,
Croix de guerre 14-18 avec deux palmes et une étoile,
Médaille de la Résistance avec rosette,
Croix du combattant,
Aigle blanc de Serbie avec glaives et nombreuses autres décorations étrangères et coloniales