Endewelt Robert
Auteur de la fiche : (D'après le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et archives CPL)
Robert Endewelt
Robert Endewelt fils de Gitla Dynerman, couturière et de Szmul Endewelt tailleur, tous deux originaires de Varsovie (Pologne) arrivés en France en 1923.
Robert fait l’apprentissage du métier de tailleur auprès de ses parents qui exerçaient à domicile, tout en se partageant avec des cours du soir de mécanique au Conservatoire des Arts et Métiers. Salarié dans l’industrie de l’habillement après le décès de son père en mai 1940. Il assume alors la responsabilité de chef de famille (une mère, un frère et une sœur).
Dans les premières semaines qui suivent l’entrée des troupes allemandes dans la capitale, il rejoint un groupe de jeunes communistes du 10è arrondissement qui cherche à s’organiser. C’est le début d’un engagement dans la Résistance qui se terminera avec l’insurrection de Paris en août 1944.
En 1941, à la demande de l’organisation, ce qui n’allait pas forcément de soi pour un jeune « éloigné de tout esprit communautaire », il intègre les groupes de jeunes juifs de la MOI du Xe arr. Ils se retrouvent au club sportif de la (FSGT),et à la salle de gymnastique du YASK (Yiddisher Arbeiter Sport Klub : Club Ouvrier Sportif Juif), 14 rue de Paradis.
Il participera aux trois manifestations organisées en 1941, dont celle du 13 août à la porte Saint-Denis où furent arrêtés Henry Gautherot et Samuel Tyszelman, fusillés le 19 août.
Robert devient clandestin sous le nom de Gabriel Rapert (« Gaby ») en juin 1942, peu avant la rafle du Vel’ d’Hiv.
Il participe en 1943 à la fondation de l’Union de la Jeunesse Juive (UJJ), qui recrutait ses membres dans les entreprises du textile et des cuirs et peaux pour y organiser un « travail systématique de sabotage ».
Le 23 mars 1943, il échappe au coup de filet des Brigades Spéciales de la Préfecture de police, qui entraîna l’arrestation d’Henri Krasucki*, de Roger Trugnan* et d’une cinquantaine de jeunes résistants de la MOI à Paris.
Membre rescapé du triangle de direction, il reconstitue alors l’organisation, et devient jusqu’à la Libération le responsable régional parisien des jeunes juifs de l’UJJ.
Trois de ses camarades, Wajsbrot, Rayman et Fingercwajg, figurent sur l’Affiche rouge (février 1944). Au printemps 1944, il est chargé avec d’autres militants d’organiser des milices patriotiques juives.
Lors de l’insurrection parisienne d’août 1944, il participe aux ultimes combats de la caserne de la place de la République.
Engagé volontaire dans le bataillon FFI 51/22, il termine la guerre avec le grade de sergent-chef dans un régiment de tirailleurs algériens, en Allemagne, dans la zone française d’occupation.
Il a toujours considéré que cette résistance des juifs était partie intégrante de la Résistance nationale en France.
Après la guerre son engagement au sein du PCF le conduira a exercer de nombreuses responsabilité au plan local dans les 11e et 19earrondissement de paris, au plan de la fédération de Paris. Il travaillera à l’Humanité puis à la section centrale de presse au côté d’Etienne Fajon. Membre du secrétariat fédéral de Paris il rejoindra ensuite la direction du mouvement de la Paix où il sera organisateur des manifestations contre la guerre américaine au Vietnam.
Dans les années 1970, habitant Champigny sur marne il sera élu conseiller municipal jusqu’en 1983.
Dans cette période et depuis, il se consacre activement au travail de mémoire de la Résistance : il milite à l’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance (ANACR), est membre du Comité de Paris et secrétaire du comité local du XIXe arr. À ce titre, il est le maître d’œuvre avec René Le Prévost pour l’ANACR de l’édition du livre La Résistance dans le XIXe arrondissement. Il multiplie les témoignages dans les écoles, collèges et lycées, et participe à des colloques.
Membre de l’Association Nationale des Amis du Musée de la Résistance Nationale de Champigny, il est nommé en 2008 au comité d’honneur de cette association.
Membre fondateur de l’Association des amis parisiens du musée de Champigny, il en est élu « président délégué » en 2009.
Le 21 avril 2009, il a été élu membre du bureau de la nouvelle association Comité Parisien de Libération (CPL) lors de sa première assemblée générale réunie à l’Hôtel de Ville de Paris. Il devient membre de son comité d’honneur lors de l’assemblée générale de juin 2018.