Chambeiron Robert

Auteur de la fiche : Le Monde.fr avec AFP | 31.12.2014 à 23h17 • Mis à jour le 01.01.2015 à 11h15

Robert Chambeiron

Robert Chambeiron, ancien parlementaire, compagnon de Jean Moulin et dernier survivant du Conseil national de la Résistance (CNR), est mort à 99 ans. C’est l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement qui l’a annoncé, mercredi 31 décembre. Entré en 1936, en même temps que Jean Moulin, au cabinet de Pierre Cot, ministre de l’air du gouvernement Blum, M. Chambeiron, resté en contact étroit avec Jean Moulin pendant la guerre, avait pris une part active dans les négociations qui avaient abouti à la fondation du Conseil national de la Résistance (CNR), dont il était devenu secrétaire général adjoint.

Né le 22 mai 1915 à Paris, député radical puis progressiste sous la IVe République (1945-1951 et 1956-1958) puis député européen communiste entre 1979 et 1989, il s’était rapproché de Jean-Pierre Chevènement, dont il avait présidé le comité national de soutien à la candidature à la présidentielle de 2007, avant que ce dernier ne renonce.

« UNE FIGURE DE LA GAUCHE »

Chevènement a « salué sa mémoire » mercredi soir. « On ne peut mieux le faire qu’en rappelant ces mots qui étaient les siens : “le CNR a été un véritable lieu de rassemblement dans l’intérêt national […] Il fallait que la France fût au bord du gouffre pour qu’une telle union puisse avoir lieu” », a déclaré l’ancien sénateur du Territoire de Belfort. « Ce qui était vrai en 1944 le reste aujourd’hui », a-t-il ajouté. Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a lui aussi rendu hommage à cette « figure de la gauche, dont il épouse les grandes batailles et conquêtes du XXe siècle », le député socialiste de Seine-Saint-Denis écrit : « A l’heure où des voix funestes tentent d’exploiter leurs audiences pour réhabiliter le régime fasciste de Vichy, où des forces extrémistes instillent la haine et le désir de violence en souhaitant le retour des guerres civiles, la vie de Robert Chambeiron rappelle à tous les amoureux de la liberté et de l’égalité que ces mots ne sont pas abstraits s’ils sont portés par la conviction que les hommes peuvent changer la vie et orienter l’Histoire. »

Compagnon de Jean Moulin, il était l’un des derniers témoins de la création du Conseil national de la Résistance. Il est décédé à 99 ans.

Il était l’un des derniers témoins de la création du Conseil national de la Résistance (CNR). Entré en 1936, en même temps que Jean Moulin, au cabinet de Pierre Cot, ministre de l’Air du gouvernement Blum, Robert Chambeiron, resté en contact étroit avec Jean Moulin pendant la guerre, avait pris une part active dans les négociations qui avaient abouti à la fondation du Conseil national de la Résistance (CNR). Contrairement à ce qui est écrit dans sa notice biographique sur de nombreux sites internet, notamment celui de l’Assemblée nationale, il n’était pas devenu secrétaire général adjoint du CNR même s’il a été un acteur déterminant de la première réunion du Conseil le 27 mai 1943 à Paris, a précisé jeudi à l’AFP Joseph Zimet, spécialiste de cette période. Le résistant Daniel Cordier est désormais le dernier survivant de cette journée du 27 mai 1943.

Né le 22 mai 1915 à Paris, député radical puis progressiste sous la IVe République (1945-1951 et 1956-1958) puis député européen communiste entre 1979 et 1989, Robert Chambeiron s’était rapproché de Jean-Pierre Chevènement, dont il avait présidé le Comité national de soutien à la candidature à la présidentielle de 2007 avant que ce dernier ne renonce. M. Chevènement a « salué sa mémoire » mercredi soir. « On ne peut mieux le faire qu’en rappelant ces mots qui étaient les siens : Le CNR a été un véritable lieu de rassemblement dans l’intérêt national. (…) Il fallait que la France fût au bord du gouffre pour qu’une telle union puisse avoir lieu’« , a souligné l’ancien sénateur du Territoire de Belfort. « Ce qui était vrai en 1944 le reste aujourd’hui », a-t-il ajouté.

« Inventer l’impensable »

Dans un communiqué publié en fin de soirée mercredi, le président François Hollande a évoqué l’homme qui, « dans la nuit de l’Occupation, fut de ceux qui eurent le courage de faire quelque chose« . « Tout au long de sa vie comme parlementaire, puis comme acteur de la vie publique, il s’est attaché à porter et à défendre le message du programme du Conseil national de la Résistance qui s’intitulait Les jours heureux« , a souligné le chef de l’État.

De son côté, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a rendu hommage à l’un de « ces hommes et de ces femmes qui, dans l’obscurité de la guerre, de l’oppression, de la barbarie vichyste et des nazis, ont su se projeter vers un monde meilleur, et inventer l’impensable : la reconstruction de la France, la mise en place de la sécurité sociale pour tous, la création de services publics au service des publics, la protection de l’enfance ».