Reynoard Marie
Auteur de la fiche : Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère
Marie Reynoard
Marie Reynoard naît le 28 octobre 1897 à Bastia, Son père, professeur agrégé d’histoire, enseignait dans cette ville depuis 1894 et sa mère était fille d’un chef de bataillon de l’armée territoriale. Elle est encore enfant quand sa famille quitte la Corse pour Nice puis Albi où Marie accomplit sa scolarité secondaire. En 1921, elle sort de l’Ecole Normale Supérieure de Sèvres avec une agrégation de lettres puis est nommée à Cahors, Aix et Marseille. De santé fragile, elle fait souvent des cures de repos à Megève ou Font-Romeu. Elle a 39 ans en 1936 lorsqu’elle arrive à Grenoble. Professeur de lettres au lycée de jeunes filles (aujourd’hui lycée Stendhal), elle se lie vite d’amitié avec la surveillante générale Marie Coty. Une fois la guerre déclarée, Marie Reynoard vient en aide à des Polonais réfugiés en France puis s’engage résolument dans la Résistance en fondant à Grenoble le mouvement « Vérité ». Lors d’un voyage entre Grenoble et Marseille, elle rencontre Henri Frenay, alors dirigeant du Mouvement de Libération nationale (MLN). Fin novembre 1941, Marie Reynoard, qui prend le pseudonyme de « Claude », tient chez elle, 4 rue Fourier, une réunion à laquelle participent notamment Henri Frenay et François de Menthon, au cours de laquelle « Vérité » du MLN et « Liberté » fusionnent pour créer un nouveau mouvement : Combat. Elle en devient, dès lors, la première responsable départementale, tout en continuant à enseigner. Animant de nombreuses réunions d’étudiants décidés à résister, et diffusant le journal Combat, elle fait de fréquents allers et retour à Lyon. Le 3 octobre 1942, suite à une dénonciation, elle est arrêtée avec d’autres membres du mouvement. Ecrouée à la prison Saint-Joseph, jugée par le tribunal militaire de Lyon, elle est suspendue de ses fonctions puis libérée, deux mois plus tard, pour raison de santé. Marie Reynoard prend alors le nom de Claire Grasset et reprend derechef ses activités clandestines à
Lyon et Toulouse. En juin 1943, elle est de nouveau arrêtée, à Lyon chez Mme Dumoulin, boite aux lettres de « Combat », sans doute victime de la trahison de Jean Multon. Internée à Montluc puis à Compiègne, après novembre 1943, elle est déportée à Ravensbrück en février 1944. Selon des témoins, elle redonne du moral à ses compagnes en leur contant fréquemment des histoires mais son état de santé décline rapidement. Sauvagement mordue par un chien, elle meurt de septicémie au début de 1945, après une atroce agonie.
Une plaque inaugurée le 11 novembre 1945 dans le lycée Stendhal et l’avenue de Grenoble qui porte son nom rappellent le souvenir de cette femme libre, déterminée et courageuse.