LOUISE MOREAU

Députée (UDF) des Alpes-Maritimes et doyenne des femmes au Palais-Bourbon, est morte à l’hôpital Cochin (Paris), lundi 5 février, des suites d’une longue maladie. Elle était âgée de quatre-vingts ans. Son décès entraînera une élection législative partielle. En 1993 aux élections législatives contre son adversaire Michel Mouillot qu’elle avait battu au terme d’une campagne très dure elle avait eu cette phrase : « La Gestapo ne m’a pas eue, ce n’est pas lui qui m’aura. Cette phrase résume bien ce sens du combat qui a animé sa vie, depuis son engagement dans la Résistance jusqu’à son entrée en politique. Née le 29 janvier 1921 à Grenoble, Louise Mont-Reynaud n’a que dix-neuf ans quand elle rejoint le général de Gaulle, à Londres, en août 1940. Son activité durant la guerre lui vaudra tous les honneurs : croix de guerre, officier de la Légion d’honneur à titre militaire, rosette de la Résistance. Cette femme de caractère, en 1945, collaboratrice de Georges Bidault, est envoyée aux Etats-Unis comme déléguée à la Conférence de San Francisco, qui débouche sur la création de l’ONU. Elle y rencontre Pierre Moreau, un homme d’affaires. Elle l’épouse et aura un enfant, aujourd’hui décédé. « Pendant vingt ans, j’ai été la femme de mon mari », dira-t-elle plus tard, mais c’était une coquetterie pour cette femme de caractère qui n’a jamais été du genre à vivre dans l’ombre d’un homme. A la mort prématurée de son mari, Louise Moreau n’a que quarante ans ; elle décide de se lancer en politique. En 1967, elle est vice-présidente du Centre démocrate de Jean Lecanuet. Elle poursuivra jusqu’à sa mort une carrière législative et politique.  Elle restera députée européenne jusqu’en 1984, elle a été Du Centre des démocrates sociaux (CDS), Louise Moreau passe en 1988 aux Adhérents directs, autre composante de l’UDF. A l’Assemblée nationale, dont elle a été vice-présidente à l’Assemblée nationale à deux reprises (1984-1985 et 1997-1998).