TINTURIER Jean
Auteur de la fiche : Dominique MORIN
Jean TINTURIER
Né à Vierzon (Cher) le 20 février 1921. Après des études secondaires, il devient séminariste du diocèse de Bourges. En octobre 1938, il entre au séminaire de St Sulpice à Issy-Les Moulineaux, puis en 1942 au séminaire des Carmes à Paris. Ayant l’âge requis pour partir au service obligatoire en Allemagne instauré par une loi de Vichy en 1943, il obtient un sursis en tant qu’étudiant pour effectuer un stage de formation de fraiseur à Dijon et de tourneur à Ivry. Il serait ainsi requis comme ouvrier pour soutenir l’action catholique clandestine auprès des Travailleurs français déjà présents en Allemagne, et cacherait aux allemands sa condition de séminariste.
Requis STO le 21/9/43, il part pour Schmalkaden avec 3 autres séminaristes. En plus de ses onze heures de travail par jour devant un tour, il met en place une messe en français une fois par mois pour les 150 ouvriers chrétiens présents à la messe du dimanche à l’Eglise catholique du lieu, sur 800 ouvriers français. Il organise des contacts avec les responsables de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne clandestine en Allemagne par courriers pour qu’ils puissent se soutenir moralement, se met en contact avec les prêtres et séminaristes des villes avoisinantes : Eisenach, Gotha, Erfurt. Ils organisent des réunions de réflexion.
Dès mars 1944, ils connaissent l’interdiction de la Gestapo de tout mouvement confessionnel en particulier la JOC en Allemagne. Jean Tinturier décide de supprimer toute activité extérieure.
Il est arrêté le 18/4/44 pour « activité illégale », condamné pour action catholique. A la Gestapo de Gotha, il subit un interrogatoire par un spécialiste des questions religieuses.
Il rejoint onze compagnons arrêtés pour la même cause à la prison de Gotha. Le 25 septembre 1944, Il signe son motif de condamnation : « Par son action catholique auprès de ces Français, pendant son service du Travail obligatoire, a été un danger pour l’Etat et le peuple allemand ».
Envoyé au camp de Flossenbürg, sous le n° 28903, il est ensuite transféré aux camps de Mauthausen, sous le n° 108814, puis Auschwitz, sous le n° 200000, puis Mauthausen, sous le n°123558, où il meurt le 16/03/45.
Source : T1 Martyrs de la résistance spirituelle, Charles Molette, éd. X. de G., 1999, et Jean Tinturier, C. Molette, éd. X. de G., 2008