FALBET Hélène

Auteur de la fiche : Elsa Défontaines, d’après La France résistante, Histoire de héros ordinaires.

Hélène FALBET

Évoquant sa résistance, Hélène Falbet, née le 14 janvier 1912, la résume ainsi : « J’ai fait ce que j’ai pu, j’ai rendu service autant que possible. Il m’est arrivé d’avoir peur. Au fond je n’ai pas fait grand chose. J’ai simplement risqué ma peau. » Cela simplement par haine du nazisme.

Hélène Falbet, née Sancho, est fille d’immigrés espagnols dans le Sud-ouest. Elle voit le jour le 14 janvier 1912 à Fumel dans le Lot-et-Garonne où son père est employé à la Société métallurgiste du Périgord. A cause de la mort de son père en 1924, Hélène doit abandonner ses études une fois le certificat d’études passé et cherché un emploi. Suivant la volonté de son père, qui ne voulait pas qu’elle aille à l’usine, elle apprend la typographie chez Delrieu, imprimeur à Fumel. Elle fait un mariage arrangé à 16 ans puis, fait exceptionnel pour l’époque, quitte son mari et divorce. Elle épouse 3 ans plus tard, Jean-Marcel Falbet, menuisier d’Agen. En 1939 Jean-Marcel est incorporé au 57ème régiment d’artillerie de Montauban et est fait prisonnier dans le Doubs.

Seule avec son petit garçon de cinq ans, Hélène Falbet est employée à l’imprimerie Saint-Lanne à Agen. C’est là qu’en 1941 elle fait la connaissance d’ « Albert » qui lui fait rejoindre le réseau «Victoire».

Son travail consiste à loger des personnes ne pouvant se permettre de dormir à l’hôtel. Parmi elles, Denise Bloch, alias « Catherine » agent lyonnaise de « Victoire », traquée par la Gestapo et déplacée dans le sud-ouest, qu’Hélène héberge une quinzaine de jours avant de l’envoyer dans une ferme. Abriter des résistants suppose aussi qu’on les nourrisse. Le salaire d’Hélène n’y suffisant pas, elle doit monter repasser le linge dans une grosse ferme sur le plateau de l’Hermitage où on la rétribue en ravitaillement. Elle doit faire six kilomètres en vélo chaque soir pour s’y rendre. Elle transporte également des messages, des documents, parfois des armes. Heureusement, elle ne fut jamais arrêtée avec des armes sur elle.

En octobre 1943, Hélène est avertie que la Gestapo est sur ses traces. Elle doit s’enfuir. Après avoir confié son fils à son frère qui habite encore Fumel, elle part d’abord pour Castelnau-sur-l’Auvignon puis pour d’autres destinations. La fuite la force à changer continuellement de lieu de résidence.

La guerre terminée, Hélène ne reprend pas son métier de typographe lui préférant celui de vendeuse dans une confiserie à Agen, où elle travaillera jusqu’à sa retraite en 1977.

Elle fut aussi décorée de la Médaille de la Résistance, Croix du Combattant, Croix du Combattant Volontaire de la Résistance et Laurier d’Argent anglais.