Caussanel Georges "Mickey"

Tarn et Garonne , Midi-Pyrénées

Auteur de la fiche : Serge Caussanel

Georges Caussanel

 Georges Caussanel est né le 13 août 1924 à Lacourt St Pierre ( Tarn et Garonne) et Mort pour la France le 1er septembre 1958.
Connu sous le pseudonyme de « Mickey« ,  il est entré en résistance en septembre 1940, à l’âge de 16 ans puis en  septembre 1942, s’est engagé dans les Forces Françaises Libres, à l’âge de 18 ans..
Ayant formé avec deux amis un groupe de trois patriotes, pour établir le premier noyau de l’A.S (Armée Secrète) selon les consignes du général de GAULLE, il commença à travailler à la propagande et aux renseignements avec CABRITdit « Castor » puis« Cassan » (qui les avait recrutés et qu’ils avaient choisi pour chef), qui recevait les ordres de DUPLAN, dit «Daniel »puis « Saulier » puis « Colonel Nil « 

Ensuite, recrutant pour la Résistance, il amena Paul GUIRAL (ancien magistrat) à la Résistance en le mettant en contact avec  » Cassan« .(Paul GUIRALdevint rapidement un des chefs de la résistance départementale sous le pseudonyme de  « Gavarni » puis « Daumier« avec « Cassan« comme adjoint.).

Puis il continua son action dans le renseignement, simultanément pour le S.R( Service de Renseignement)du C.C.R(Comité départemental de Coordination de la Résistance)du Tarn-et-Garonne, et en août 1943 du S.R. des M.U.R(Mouvements Unis de Résistance)comme agent P2 , chargé de mission de 3ème classe ( grade homologué de sous- Lieutenant), pourle 2ème bureau de L’A.S(Armée Secrète)et aussi pour le N.A.P(Noyautage desAdministrations Publiques), comme agent de renseignement de ces organismes et agent de liaison entre ceux-ci, et avec les maquis (il fit partie de l’État-major des liaisons F.F.I dès leur formation).

Le S.R. des M.U. Rayant été renommé en décembre 1943 S.R. du M.L.N (Mouvement deLibération Nationale) fut incorporé dès juin 1944 dans le réseau de renseignement GALLIA-Kasanga(issu du B.C.R.Ade Londres) pour lequel Mickeytravailla jusqu’à la Libération..

Bras droit de son chef « Gavarni »avec qui il est en contact permanent, il est chargé par celui-ci de la coordination du S.R.au niveau du département, étant en liaison constante avec les agents, recueillant les rapports et transmettant instructions et consignes, lui-même fournissant une ou plusieurs « collectes » par jour.
De nombreuses missions, pour lesquelles il était volontaire, lui ont été confiées.

Il a contribué avec Paul GUIRAL au recrutement de l’armée du Maquis, à son entretien vente de bons de solidarité), à la propagande (distribution de journaux et de tracts). Durant l’hiver 1942/1943, Georges CAUSSANEL, très fatigué par les missions dangereuses pour lesquelles il était volontaire de jour comme de nuit, est victime de plusieurs hémoptysies (crachements de sang). Il apprend qu’il est atteint de tuberculose pulmonaire.

Il refuse de cesser ou même d’interrompre son service, menant un combat vital contre la Milice, contre la Gestapo et ses exécuteurs des basses œuvres,(entre autres, des SS de la division Das Reich à partir d’avril 1944) , et aussi contre la maladie, aggravant considérablement son mal, et ce, jusqu’à la Libération où il commencera à prendre du repos et suivre des soins.

(Pensionné à 100% et 7°, sa vitalité très atteinte,  le mal l’emportera à l’âge de 34 ans en 1958.)

Travaillant à la Préfecture de Montauban, il pénètre régulièrement dans le bureau du chef de cabinet du Préfet ou il recopie de nombreux renseignements. Il intercepte les télégrammes dont il livre les informations à son chef « Gavarni« .

Son mal s’étant aggravé, il abandonne momentanément le renseignement pour faire du recrutement pour le maquis, de la propagande (tracts, journaux clandestins etsouscriptions en faveur du maquis) -(il reçoit, par l’intermédiaire de leur journal, les félicitations du mouvement « Libérer et Fédérer », pour les fortes sommes qu’il leur a rapportées). -Il vend aussi des bons de solidaritéau profit du maquis -. Reprenant son travail  à la Préfecture, il fournit des renseignements sur les activités des employés  et sur les notes secrètes qui émanent des services du gouvernement.

Il reçoit l’ordre de rechercher le « Code 23« qu’il arrive à découvrir au Cabinet du Préfet; ils combinent un plan, avec « Gavarni« , pour le subtiliser pendant une nuit, le photographier et le remettre en place le lendemain matin. ( Une première tentative en 1943 s’était soldée par un échec).

Il fournit les plans de la centrale électrique de Verlhaguet (82) puis ceux des citernes d’essence de Montbartier (avec photos des citernes en construction).

Ce dépôt d’essence était aux mains de l’armée allemande; Il fut bombardé par les anglo-américains quelques temps après (le 25 juin 1944) grâce à ces renseignements, ce qui retarda (avec les opérations de sabotage et de harcèlement des maquis)  la montée des dernières troupes allemandes de la division blindée SS Das Reich vers la Normandie (une partie de la division étant montée dès le 8 juin 1944)

Georges CAUSSANELrentre, ensuite et par ordre, au standard de la Police Spéciale de Montauban (Renseignements Généraux); là, il fournit de nombreux renseignements sur les opérations de police et de milice et  sur la Gestapo.

Certaines de ses connaissances se détournent de lui, y compris sa fiancée (qui devint par la suite sa femme et ma mère), pensant qu’il travaille pour la police de Vichy.

Il donne aussi, des renseignements sur le mouvement des troupes allemandes, leur effectif, leur armement et leur moral.

Il donne de précieux renseignements sur les intentions de la Milice et de la Gestapo  envers le Maquis et les chefs de la Résistance locale.

Il sauve de l’arrestation une famille des environs de Nègrepelisse dont le père était un des chefs de l’Armée secrète.

 Ayant appris au dernier moment que la Gestapo suivie de SS partaient arrêter ces personnes, il partit avec un camarade à moto et prenant les allemands de vitesse en passant par des raccourcis arriva à temps pour éviter le pire. En même temps, il fait prévenir d’une attaque imminente contre les maquis de St Antonin

Il rédige et signe de très nombreuses fausses cartes d’identité et cache chez lui, chemin de la Perruquière à Verlhaguet, des évadés et des réfractaires au S.T.O, notamment « Gavarni», son chef, recherché par la Gestapo, et entre autres, dans la nuit du 28 juillet 1943, Mr Gaston Franceries et le capitaine Robert Cassagneau qui s’étaient évadés d’un train des Chantiers de Jeunesse qui partait vers l’Allemagne.

Il établit des liaisons avec les chefs de la Résistance se trouvant à Toulouse ainsi qu’avec les maquis du Tarn-et-Garonne.

Il entrepose dans le grenier de sa maison à Verlhaguet de nombreuses armes et explosifs.

Une partie de ces armes et explosifs était parachutée sur un terrain du nom de code « Manioc » situé au lieu-dit Pech Berthier à Montaigu du Quercy.  Mickeyet ses camarades dépendaient de ce terrain pour les parachutages venant de Londres. Ce terrain était sous la surveillance de la 8ème compagnie de l’Armée Secrète dont les chefs étaient Raymond CABRIT et CAILLEAUjusqu’au 2 mars 1944.

Il est blessé, pourchassé par l’armée allemande et réussit à s’enfuir de justesse à travers bois (la balle qui l’avait touché ne fut pas extraite et on pouvait la voir et la sentir en palpant son cou).

Sa tête est mise à prix par Stotz, le chef de la Gestapo de Montauban.
Il participe aux combats de la Libération, assure les liaisons et des arrestations de miliciens et collabos, escorte des voitures en territoire dangereux, se trouve pris dans des fusillades, tire sur des miliciens.

Il continue son travail pour la D.G.E.Rjusqu’au mois de mai 1945

remise-de-decorations-montauban-a

Georges CAUSSANELa été décoré quatre fois lors de la cérémonie du 14 juillet 1952 à Montauban par Mr le colonel Runner (voir article sur la Dépêche du Midi du 16/07/1952) et la très belle citation qui a  été lue à cette occasion résume les grandes lignes de son  action dans la Résistance.

°Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire

°Croix de guerre avec palme

°Médaille de la Résistance

°Croix de la France Libre*

* (Cette décoration remise à 13 469 titulaires, n’est plus décernée (forclusion) depuis le 7 juillet 1958.)
Citation:
« Nous sommes heureux de publier cette très belle citation qui a fait l’objet de la remise de la Légion d’honneur à Mr le lieutenant CAUSSANEL qui a eu les honneurs de cette émouvante remise de décorations, pour avoir été cité quatre fois:  » Caussanel (Georges, Raymond) patriote ardent, enthousiaste et désintéressé, entré dans la Résistance dès août 1940, sollicite les tâches les plus périlleuses; agent P2 et sous-lieutenant F.F.C ( Forces Françaises Combattantes) a gravement compromis sa santé dans l’accomplissement du devoir.
Atteint de tuberculose pulmonaire, par suite des privations et des fatigues du combat clandestin, n’a ralenti  son action et commencé à recevoir des soins qu’à la libération.

Mutilé et pensionné à 100%, il demeure aussi enthousiaste dans son patriotisme. »
(Décret du 7 juin 1952 – Journal Officiel du 10 juin 1952)

Il était aussi titulaire des :

.  Croix du combattant volontaire 1939/1945

.  Croix du combattant volontaire de la résistance

.  Médaille commémorative 39/45 avec barrette « engagé volontaire »

Il a fait partie de l’association des membres de la légion d’honneur décorés au péril de leur vie.

D’autres détails et histoires figurent sur le site dédié à sa mémoire

 :www.caussanel.fr