Général Verneau
Auteur de la fiche : Boris de Gueyer
Général Verneau
Cérémonie à la mémoire du Général Verneau, chef de l’Organisation de Résistance de l’Armée.
Boris de Gueyer nous rappelle quel fut son rôle dans la Résistance
Chaque aimée la commune de Vignot commémore la mémoire de ce grand soldat que fut le Général Verneau, mort en déportation le 15 septembre 1944.
Madame Combe, maire de Vignot a rappelé que cet enfant du pays a commencé ses études dans ce petit village lorrain et qu’elles l’ont conduit à Polytechnique. Mobilisé, en 1914, dans une unité de génie, blessé et cité deux fois, il termine la guerre comme capitaine. Il poursuit une brillante carrière militaire, servant notamment au Levant. Nommé chef d’État-major après l’armistice de 1940, ce fervent patriote refuse de considérer la défaite comme définitive.
Je voudrais rappeler ici, en quelque mots, le rôle essentiel qu’a tenu le Général Verneau au lendemain de l’armistice qu’il n’a jamais considérer comme définitif. Son poste de Chef d’État-major de l’Armée de Terre lui permet de protéger et de couvrir ceux qui, comme lui, refuse la défaite et sont prêts à reprendre les armes. C’est ainsi qu’il approuve et protège le Colonel Rivet, Chef du SR qui déclare à ses adjoints, dès juillet 1940, « l’action contre l’Allemagne et l’Italie continue », le Commandant Mollard qui organise le camouflage du matériel, le Colonel du Vigier qui crée les groupes d’auto-défense.
Il couvre aussi l’envoi en Afrique du Nord d’hommes de troupe et d’officiers, notamment des Alsaciens et des Lorrains, au-delà du contingent autorisé par les clauses de l’armistice. Lorsque survient l’envahissement de la zone sud, le Général Verneau, accompagné d’un groupe d’officiers, se rend auprès du Général Frère pour décider de la création d’une organisation de Résistance dont il prend la tête. Il forme une équipe qui est chargée de contacter les chefs des régiments dissous restés sur place pour mettre en place les structures de ce que sera l’ORA. Il prend contact avec les autres mouvements de Résistance pour envisager une action commune et leur fournir cadres et instructeurs nécessaires aux maquis.
Lui-même parcourt la France et se rend par deux fois en Suisse, clandestinement, pour rencontrer Alan Dulles, des Services Spéciaux américains, et le Colonel Groussard du SR en liaison avec l’Intelligence Service. La liaison avec Londres est assurée avec le Service Buckmaster auprès de qui est attaché le Colonel Lejeune qui coordonnera les parachutages d’armes pour l’ORA.
On peut dire qu’à la fin de l’été 1943 le Général Verneau, malgré les arrestations, celle notamment du Général Frère, a mis en place une organisation forte, prête à entrer en action, établi des rapports solides avec les autres mouvements qui aboutirent à l’union de toutes les forces de la Résistance.
Il eut, la veille de son arrestation, la suprême consolation d’entendre son envoyé à Alger et à Londres, le Colonel Zeller, lui rapporter l’approbation totale de son action. Trahi par un agent double, le Général Verneau, arrêté le 14 octobre 1943, est resté six mois à la prison de Fresnes avant d’aller mourir de misère et d’épuisement à Buchenwald.
Je voudrais, au nom des anciens de l’Organisation de Résistance de l’Armée et de l’ensemble des Mouvements de Résistance, exprimer à Madame Combe et à sa municipalité notre reconnaissance de perpétuer la mémoire de ce grand soldat qui impose respect et considération.