PARFAIT EDOUARD " Saint Pierre » dit aussi « Le mulâtre "

Auteur de la fiche : François Cartigny (juin 2008)

EDOUARD PARFAIT

Edouard PARFAIT est né à Fort de France (Martinique) le 1er décembre 1897.

Mobilisé le 14 mars 1917, il est incorporé au 77e Régiment d’Infanterie qui ira se battre sur le front du Nord. Blessé à Lataule (Oise), le 9 juin 1918, il est évacué et après la guerre sera rapatrié à la Martinique sur le « Haïti », le 23 mai 1919. Arrivé à Fort de France il est démobilisé.

Au début des années vingt, il repart en Métropole où il travaille à la Compagnie parisienne du métropolitain. Il se marie à Paris en 1925, divorce et se remarie en 1935, avec Mlle Odette Durand, dont les parents demeurent à Pierrefitte (Seine).

PARFAIT est un militant ouvrier, membre du Parti communiste à partir de 1936. Il est classé en 1939 dans l’affectation spéciale du métropolitain.

Après l’armistice du 25 juin 1940, le parti communiste interdit depuis octobre 1939 par le gouvernement français, PARFAIT doit se soumettre à une semi-clandestinité. Mais avec l’organisation, en avril 1942, des Francs Tireurs et Partisans Français (F.T.P.F.), il s’engage dans la Résistance armée contre l’Occupant.

Sous le pseudonyme de « Saint Pierre » dit aussi « Le mulâtre », PARFAIT qui est sous les ordres du Lieutenant Fosco FOCARDI (1911-1991), est un agent de renseignements du détachement Valmy, chargé entre autres de « liquider les traîtres ».

Mis en cause dans l’attentat commis le 17 septembre 1942, à Paris, boulevard Poissonnière, au Cinéma Rex (réquisitionné et réservé aux soldats allemands), qui a causé la mort de trois soldats et fait dix-neuf blessés, il est arrêté par la police française.

Interné à la prison de la Santé, puis à Fresnes, en banlieue, il est remis aux autorités d’occupation le 19 novembre 1942 qui l’interne au Fort de Romainville, commune des Lilas (Seine).

Le 27 mars 1943, avec plusieurs centaines d’autres codétenus, il est embarqué, gare de l’Est, pour l’Allemagne. Il est déporté sous la qualification NN « nuit et brouillard », qui est celle appliquée aux prisonniers destinés à disparaître.

Après Trèves, le train poursuit sa traversée de l’Allemagne jusqu’à Mauthausen (Autriche) où il arrive le 29 mars 1943. (Matricule 25534) Il est aussitôt affecté à la carrière de granit et son décès y sera enregistré le 5 novembre 1943, à quelques jours de son 47ème anniversaire.

Décorations :

. Croix du Combattant 1914-1918

. Insigne des blessés

. Croix de Guerre 1939-1945 avec palme (à titre posthume) . Médaille militaire (à titre posthume)

. Médaille de la Résistance (à titre posthume)

. Médaille de la déportation pour faits de Résistance (à titre posthume)

Au titre des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.), Edouard PARFAIT a reçu, à titre posthume, le grade de Sergent, pour prendre rend du 1 er octobre 1942 (J.O. du 15 mai 1947).

La qualité de « déporté-résistant » lui a été reconnue par décision du Ministre des Anciens Combattants du 14 septembre 1953.

Mention « mort en déportation » obtenue par arrêté du ministre délégué aux Anciens Combattants en date du 5 décembre 1995 (J.O. du 25 février 1996).