DUPONT Bernard

Auteur de la fiche : François Fouré

Bernard DUPONT


Bernard DUPONT.

Bernard DUPONT a dix-huit ans en 1940. Il s’engage pour la durée de la guerre dans l’infanterie coloniale. En juillet il rallie le 8ème régiment de tirailleurs sénégalais à Ouakam, près de Dakar.

L’atmosphère générale est favorable à la France libre, mais le gouverneur général BOISSON ne semble pas avoir pris une position bien nette. Seule l’esprit de la Marine Nationale qui est très puissante à Dakar avec la présence de contre torpilleurs moderne et du Richelieu est violemment anti-anglais et hostile à De GAULLE.

Lorsque la flotte anglais et les bâtiments de la France Libre se ^présentent devant Dakar le 23 septembre 1940, les marins s’opposent immédiatement et empêchent de vive force un débarquement.

L’échec de l’ultimatum de l’amiral CUNNINGHAM laisse le Sénégal sous le contrôle de Vichy.

Le caporal DUPONT et un ami LODEWYCK décide cependant de gagner la France Libre en passant par la Gambie britannique.

Un samedi matin, nantis de permissions régulières, ils prennent l’autocar en uniforme et gagnent Rufisque. Puis ils continuent à pied vers la frontière. Mais BOISSON met en place une répression envers ce qui affiche leur parti pris pour la France Libre. Dès le lundi DUPONT et LODEWYCK sont classés déserteurs. Les gendarmes sont sur les routes et recherchent les fugitifs qui sont bientôt repris et ramenés à la caserne du 8ème RTS. Ils sont plusieurs fois interrogés par des officiers à qui ils ne cachent pas que leur équipée avait pour objectif de gagner la Gambie.

Au bout de quelques semaines, DUPONT est transféré à la prison civile de Dakar. Où les conditions de survie sont affreuses. Dans la cellule se serrent une vingtaine de condamnés européens. Au début 1942, DUPONT comparaît devant un tribunal militaire. La cour composée de cinq juges est fortement hostile à la France Libre et le condamne à cinq ans d’emprisonnement. Il est de nouveau enfermé à la prison de Dakar.

Bientôt les anglo-américains débarquent en Afrique du Nord, mais les prisonniers restent en prison jusqu’en février 1943, date à laquelle ils sont libérés sans explication. DUPONT pèse alors quarante cinq kilos. L’armée le prend en charge dans un régiment de tirailleurs à Bouaké en Côte d’Ivoire. Il obtient rapidement sa mutation pour Casablanca où il rencontre son ami REINACH engagé dans la deuxième DB cantonné à Témara. DUPONT n’hésite pas et déserte à nouveau et se fait incorporé dans un escadron de réparation de la division LECLERC.

Désormais sa voie est tracée. Il participe aux combats du chemin de la Libération avant d’atteindre le nid d’aigle de Berchtesgaden.

Mais l’administration et la justice ignorent les mérites de combattant de Bernard DUPONT. De nouveau, il est condamné à dix ans de prison pour désertion. Il lui faudra effectuer des démarches plusieurs années pour éteindre définitivement les poursuites contre lui et que lui soient reconnus ma qualité de Résistant de la première heure et de Français Libre qui cherchait avant tout à se battre pour libérer son pays envahi.

Nom de l’auteur François Fouré

Sources : Philippe Lacarrière « Les volontaires de l’Aube » Editions du Félin, 1999