BONNAFOUS Henri-Bernard
Auteur de la fiche : Texte rédigé par la fille de notre camarade Bernard Bonnafous et transmis par Lise Graf Vice-présidente du CAR, Présidente de l'UICVR de Paris et de la région parisienne, dont Bernard Bonnafous était un membre très actif
Bernard-Henri BONNAFOUS
Bernard Henri Bonnafous est né, le 18 avril 1918, à Paris. La famille part rapidement d’abord aux Philippines, ensuite en Chine où son père était Consul général de France.
A l’âge de neuf ans, il est envoyé en pension en France pour faire son éducation. Ses parents vivant ei Chine, il ne reverra sa mère qu’à l’âge de 14 ans, et son père à 18 ans. Il poursuit des études de droit et ô sciences politiques dans le but d’embrasser une carrière diplomatique comme son père.
Mobilisé en 1939, il prend le commandement d’un bataillon de tirailleurs sénégalais dont il a toujours parlé avec la plus grande amitié. Dès la démobilisation, en mai 41, il rentre dans un combat souterrain contre Vichy et l’occupant. Après plusieurs recherches infructueuses, il trouvera, à Montpellier, le contact pour rentrer dans les réseaux de la Résistance et deviendra, à 23 ans, un hors la loi. Ses premières missions sont le renseignement, la diffusion de la presse clandestine, le recrutement et le noyautage. Il entre rapidement en contact avec Raymond et Lucie Aubrac auxquels il servira d’agent de liaison, charge de missions particulières, ce qui lui impose l’isolation totale à Lyon.
Fin 1942, à Montpellier, une réunion présidée par Henri Fresnay réunissant Bailly, Missa, Freychet et d, Chambrun décide que les mouvements Combat, Libération et Francs-Tireurs doivent rassembler leur organisations d’action et constituer une armée secrète. Raymond Chauliac a la responsabilité régionale d, l’Armée secrète de R3 et désigne Bernard Bonnafous, devenu Robin, Chef régional adjoint. Il venai d’avoir 24 ans.
Il prend donc en charge les départements du Gard, de l’Aude, des Pyrénées Orientales et de l’Hérault. Sa mission essentielle : mettre en place et développer cette armée secrète. Ce qu’il fait à Montpellier, Béziei Carcassonne, Perpignan, dans l’Aude et avec plus de difficultés dans le Gard. Il démontrera toujours u comportement totalement indépendant de tout mouvement politique et sera accepté comme tel par tous. De janvier 43 à mai 44, il sillonne R3 pour structurer l’Armée secrète, préciser ses missions, préparer les parachutages, établir les liaisons, exalter l’ardeur de chacun.
En juin 43, avec Raymond Chauliac, il rencontre, à Lyon, le général Delestraint, que le général de Gaul venait de nommer comme chef de l’Armée secrète en France ; il lui fait un compte rendu de la situation R3. Robin devient le Commandant Richard. Il participe à des sabotages de voies ferrés et de lignes hautes tension.
A partir de mai-juin 44, c’est en Aveyron que son activité se développe avec le Maquis. Un Directoire régional est constitué avec de Chambrun, Missa et Henri Noguères. Richard, grillé dans les départements de la côte qu’il dirige, prend le commandement des Forces Françaises de l’Aveyron succédant ainsi à Lé Frechay et Bireben. Les débuts sont difficiles avec les FTP mais il coordonne les Maquis déjà formés en prépare d’autres dont le Maquis Arête-Saules, commandé par le docteur Yves Testor.
Il faut armer ces maquis, les nourrir, les instruire, leur donner des objectifs, former une armée. Grâce à réseau d’amitié, il fait faire des uniformes à tous ces hommes constituant ainsi une armée de libération réquisitionne les 10 millions de francs de la Banque de France de Villefranche de Rouergue sur lesquels il fera tenir une comptabilité plus que scrupuleuse, allant même jusqu’à rendre le solde à la fin de la guerre.
Il reçoit le parachutage d’une mission interalliée commandée par Arête et son adjoint, le Major Wa-Stansfield, ainsi que le radio Bernard Weil qui tous participeront à de nombreuses opérations.
Le 1er août 1944, à Rodez, avec Arête et le consul d’Espagne, il organise l’échange de leur camarade Bireben avec les prisonniers qu’ils avaient faits et tombe au carrefour de Cantarane sur une embuscade Taules est tué, Arête blessé puis achevé par les Allemands. Richard est conduit à la prison de Rodez. Devant le chef de la Gestapo, menottes aux poignets, il menace, s’ils ne sont pas libérés, d’exécuter les prisonniers en leur pouvoir. Il est remis à la Wehrmacht. Le colonel lui demande de lui faire parvenir un rapport sur les atrocités allemandes puis lui rend sa liberté. Fait unique dans la Résistance, il exige du Préfet qu’un peloton de gendarmes et un officier allemand rendent les honneurs aux camarades tombés dans l’embuscade. En août 1944, 22 maquisards tombent à la Pesade sur le Larzac. A travers tout le département de l’Aveyron, des stèles et des plaques rappellent le souvenir des combats que les FFI, l’Armée Secrète, les FTP, l’ORA ont livrés aux allemands : la Muraillasse, via rouge, la Pesade, Montbazens, Decazeville, Requista et tant d’autres. Ensuite de quoi, la Libération est arrivée, le département à été libéré par lui-même de ses Allemands. Bernard Bonnafous signe son engagement pour la poursuite de la guerre avec le groupe mobile du Sud-Ouest. Il portait la carte numéro 1, il est suivi par plus de 1.600 maquisards. Il n’a cessé de rendre hommage à l’ensemble de ses camarades, quels que soient leurs rôles, leurs responsabilités, en insistant sur l’importance de chacun d’entre eux dans cette chaîne de solidarité, de courage et d’amitié. Revenu à la vie civile, Bernard Bonnafous participe au gouvernement tripartite de Berlin, en tant que chargé de l’information pour la France avec le général Ganeval. Il participe à l’aventure de la création d’Europe N°1. Il continuera sa carrière chez Richardson puis Saunier Duval en qualité de directeur commercial. En 1951, il épouse Marie-Josèphe, veuve et mère de deux garçons Gérard et Patrick. De leur union qui durera 45 ans naissent Béatrice qui lui donnera deux petits enfants Grégoire et Anatole qui seront la joie de sa vie de grand père et qui l’ont accompagné avec amour jusqu’à son dernier jour.
B. Bonnafous est décédé en 2012