CALAS Auguste
Fontainebleau , Île-de-FranceAuteur de la fiche : Renée WATHIER-ANDREU
Auguste CALAS
16.08.1892 (PARIS19e) -20.4.1945 (KARLSBAD –TALSPERE TCHECO-SLOVAQUIE)
L’étude qui suit est fondée sur le dossier de carrière du commissaire CALAS, conservé au Centre National des Archives Contemporaines (site de FONTAINEBLEAU) sous le numéro 19850673/2, ainsi que sur le témoignage reçu le 2 mars 1993 d’un témoin l’ayant connu : M Raymond SPAGGIARI, aujourd’hui décédé. La Bibliothèque Municipale de Fontainebleau possède dans son fonds local, un dossier constitué par le correspondant de la presse locale Pierre DOIGNON, également décédé ; Le contenu de ce dossier est un des plus fournis, en ce qui concerne les policiers ‘’ morts pour la France ‘’ étudiés, en raison des témoignages des contemporains.
Ceux-ci ont servi apparemment au rédacteur d’une plaquette publiée à l’occasion de la sortie d’une promotion de gardiens de la paix, à l’école de police de MARLY-le-ROI (Seine-et –Oise) qui porta son nom, cérémonie qui eut lieu le 3 août 1947.
Auguste Calas est entré dans la police au titre des emplois réservés aux anciens militaires, après concours, en 1934.
Carrière militaire
Après de bonnes études secondaires, il s’engage dans l’armée en 1913 (faute d’avoir trouvé dans son dossier le document relatif à ses services militaires, il faut se contenter de sa date d’engagement donnée par la brochure dont il est question ci-dessus). Il est donc ‘’ sous les drapeaux’’ lorsque commence la Première Guerre Mondiale. Blessé deux fois, il est fait prisonnier, tente de s’évader à deux reprises, ce qui lui vaut l’incarcération dans la fameuse forteresse d’INGOLSTADT (dite ‘’fort des évadés’’) où il partage la chambrée de deux jeunes capitaines, qui feront par la suite une brillante carrière, Georges CATROUX et Charles de GAULLE. Sa troisième tentative d’évasion réussit.
Il participe, après l’armistice de 1918, à la campagne de POLOGNE, sous les ordres du général FOCH (plus tard Maréchal de France et Voïvode de Pologne) ; puis à la Mission dans les pays BALTES. C’est sans doute à cette période qu’il épouse Wanda BOROWSKA de nationalité polonaise, dont il est divorcé lorsqu’il entre dans la police. Au cours de ces années, il acquiert de sérieuses connaissances en langue allemande, et a atteint le grade de lieutenant.
Il sert ensuite en ALGERIE, d’abord au 6e Régiment de Tirailleurs Algériens puis aux ‘’ Affaires Indligères’’ et aux Compagnies Sahariennes. Promu capitaine, il termine sa carrière militaire, en 1928, titulaire de la Légion d’Honneur, de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre, et de la Médaille des Evadés et d’autres décorations non identifiées. (françaises et polonaises)
Inspecteur puis commissaire de police.
Il commence sa carrière à la Police Judiciaire, en octobre 1931. Il devient commissaire, et reçoit son affectation à CHATEAUDUN (Eure-et-Loir) le 8 mars 1934 dans la police municipale. Il est très vite apprécié pour ses qualités « … de courage et de décision… ».
Le 1er juin 1935, il est nommé à MILLAU (Aveyron) où il est également reconnu comme étant « …d’une moralité indiscutable… » à la fois par le Sous-Préfet et le Procureur de la République.
Pour des raisons budgétaires nommé dans la police d’état, il arrive à FONTAINEBLEAU, le 6 janvier 1936, considéré par sa hiérarchie comme ville « … touristique … et poste délicat… ». Il habite 8 rue Auguste-Barbier.
Dés 1937, le Procureur de la République porte sur lui un jugement particulièrement élogieux : « … actif, intelligent et perspicace… [a] du tact et [de la] fermeté… il apporte au Parquet une collaboration précieuse et efficace… »
L’année 1938 se déroule selon le même rythme, mais sa fiche de notation datée du 28 septembre indique qu’il vient d’être mobilisé comme officier _ désormais_ ‘’de réserve’’ ; ses fiches de notation portent d’ailleurs chaque année la mention « …mobilisable dés le premier jour… » Les ‘’accords de Münich’’ sont signés les 29 et 30 septembre : l’Europe ensanglantée des traités de VERSAILLES (11 novembre 1919) et annexes vit ses derniers mois, avant de replonger dans une violence encore plus sanglante.
Le dossier du commissaire Calas ne comporte pas de bulletin individuel pour l’année 1938.
Il est probable qu’il a été de nouveau mobilisé et la notation suivante _ quelque peu réservée_ du Préfet n’est datée que du 10 janvier 1941. La raison en est peut-être dans la correspondance envoyée au dit Préfet par le commissaire Calas le 30 octobre 1940, qui fait l’objet de l’annexe I.
Un événement dans la vie privée d’Auguste Calas, en 1940 fait également l’objet de l’annexe II, compte tenu de l’importance qu’il eut pour les derniers mois de la vie de ce fonctionnaire de police pendant son incarcération à la prison de Fontainebleau.
Les années de résistance (1940-1943)
Comme il a été signalé plus haut, même s’il est resté muet devant les menaces du chef de la KOMMANDANTUR (cf. annexe I), ses sentiments ne laissent aucun doute sur sa détermination à considérer l’Allemand comme un ennemi.
Le témoignage d’après-guerre de son adjoint l’officier de paix Paul PICHON est formel : « … Aucune arrestation de patriotes ou de réfractaires du S.T.O. n’a été menée dans la région.
Aucun renseignement n’a été fourni aux troupes d’occupation…
Quand nous étions mis dans l’obligation de faire des recherches, nous partions tous les deux avec sa voiture et nous faisions seuls le contrôle… [mais] c’est seul qu’il s’est présenté aux autorités allemandes en perquisition à l’hôpital le 15 septembre 1943 ; il n’a pas reparu… » (1)
Le brigadier-chef de police Désiré SPERLAKEN ajoute qu’il « … faisait tout en son pouvoir pour leur donner que (sic) le minimum de renseignements et même volontairement erronés lorsqu’il y avait possibilité… aucune arrestation n’a été opérée…J’avais la conviction qu’il faisait partie d’un groupe de résistance, mais il ne m’en a jamais parlé(2)… »
Mêmes témoignages venant de tous les fonctionnaires qui ont servi sous ses ordres pendant cette période. En particulier celui de Maurice DAVID, secrétaire de police : « … je sais qu’il était en liaison avec des membres de la Résistance (Junguenet Serviat Ducaruge (3)- Cuvillier) auquel il fournissait des renseignements… » (4)
L’attestation produite par Emile JUNGUENET est importante puisqu’elle émane du « …chef du ‘’Front National’’ (5) pour le sous-secteur de Fontainebleau, pseudo ‘’Maxime’’ [qui certifie]…il me rendit de grands services en me prévenant d’avance de toutes les mesures que lui commandaient les allemands vis-à-vis des réfractaires du travail et des jeunes désignés par le S.T.O. et de toute action de police qui lui étaient imposées… »(6) (sic)
Attestation qui est confirmée par celle de M.SERVIAT architecte de la ville de Fontainebleau qui fait état de liaisons « …avec LONDRES ; » (7)
Ce peu d’’’empressement’’ à obéir aux ordres allemands dut sans doute appeler aussi l’attention du gouvernement de VICHY, à la suite d’une affaire de ‘’corruption’’ (sic) qui provoqua une enquête de l’Inspection Générale et fit l’objet d’un rapport du 30 avril 1943 par M. DECAUDIN,
Inspecteur Général : il s’agissait de deux Inspecteurs ayant été incarcérés pour ‘’ chantages et extorsions de fond’’,(sic) l’enquêteur reprochait au commissaire, de faire trop confiance à son personnel, bien qu’il reconnut les propres capacités de celui-ci . Cependant ne peut-on se poser la question ? « A qui et à quoi les fonds extorqués devaient-ils servir ? » Nous savons aujourd’hui, en effet, que ‘’la RESISTANCE’’ a utilisé, pour alimenter son action des méthodes que la morale du temps de paix réprouve.
Les noms des deux Inspecteurs, non accompagnés de leurs prénoms sont trop courants pour que cette hypothèse puisse être étayée par les inventaires du CNAC (25 réponses pour le nom MARTINEAU ; 188 pour RENAUD). ‘’ L’indulgence’’ du Contrôleur Général pour le Commissaire Calas l’incitant à plus d’attention n’est guère suivie d’effet puisque le 4 août 1943, le ‘’rapport mensuel de juillet’’ du chef du Service Régional de Sécurité Publique de Seine et Marne signale qu’il a « … fait l’objet d’observations de la part de M. l’Intendant de Police à la suite de l’évasion d’un détenu hospitalisé, pour la garde duquel aucune consigne (sic) spéciale n’avait été établie… »
Le dossier du commissaire Calas comporte également des témoignages très détaillés sur ses activités de résistant, émanant d’une personne qui faisait partie de sa vie privée, et dont la situation dans laquelle il la laissait dut aggraver la tragédie qu’il vivait comme patriote (cf annexe II)
Dans une déposition non datée mais vraisemblablement donnée en 1947, cette personne : déclare
« …il (le commissaire Calas) employa tous les moyens mis à sa disposition pour protéger et aider les juifs ainsi que les communistes pour lesquels il fournit des renseignements favorables, et tous les résistants qui se présentaient à lui…et facilitaient leur départ. (Etablissement de faux papiers).Ses fonctions de Commissaire lui permettaient de signer de nombreuses cartes d’identité… A la mairie de Fontainebleau, le Commissaire avait constitué un stock d’armes en vue d’opérations ultérieures… sur ses conseils, j’ai caché en forêt les armes qu’ [il] avait dissimulées au 8 rue Auguste-Barbier…
Un maquisard blessé au cours d’un engagement et transporté a l’hôpital s’étant évadé, le commissaire Calas convoqué le 16 septembre 1943 fut arrêté ainsi que le médecin-chef CORDEY et sa secrétaire, l’infirmière Suzanne COMBES. (8) Il fut incarcéré à la prison de Fontainebleau.
Dans la note non datée (9) adressée ’’au commandant supérieur des S.S. et de la police, 74 avenue Foch ‘’ par le Délégué en Zone Nord du Secrétaire Général au Maintien de l’Ordre, on apprend qu’il a été transféré « …vers une destination inconnue… ». Et le 7 février 1944, le Commissaire Divisionnaire, Chef du Service de la Sécurité Publique en Seine-et-Marne avise qu’il a été transféré à COMPIEGNE et qu’il a quitté cette ville « … pour une destination inconnue… » (cf. annexe III) Son parcours en déportation sera reconstitué par la suite, grâce aux témoignages de camarades qui, contrairement à lui, reviendront.
En février 1944, il se trouve à BUCHENWALD puis est déplacé à FLOSSENBURG, et affecté au kommande de JOHANGEORGENSTADT, à la frontière de TCHECOSLOVAQUIE ; il y reste pendant un an où il travaille dans une usine d’aviation, à l’atelier de peinture.
En raison de l’avance des armées alliées, le camp est évacué ; les déportés entament une de ces ‘’marches de la mort’’ dont une description détaillée émane d’un survivant, compagnon du commissaire : « … Le 20 avril 1945, le kommando atteignit… KARLSBAD-TALSPERE. C’est dans cette dernière localité… que Monsieur Calas est mort de fatigue et d’épuisement. Les pauvres victimes souffraient mais n’avaient plus la force de se plaindre tant leur faiblesse était grande… » (10) Un autre témoin de cette marche précise que « …M. CALAS atteint de dysenterie et épuisement par la marche et les privations ne put continuer la route ; il fut alors abattu d’un coup de revolver dans la nuque… » Des doutes pèsent sur la date exacte de sa mort (cf. Annexe IV)
Le 29 avril 1946, un service religieux fut célébré en l’Eglise Saint-Louis de Fontainebleau à la mémoire du commissaire Auguste CALAS ‘’ MORT POUR LA FRANCE ‘’. Le chanoine FONTAINE prononça une homélie émouvante.
Les généraux de GAULLE et CATROUX conviés, n’avaient pu assister à l’hommage rendu à leur ancien compagnon de captivité mais envoyèrent leurs regrets. C’est le général Catroux qui a su en quelques mots définir le sens de la vie et de la mort du commissaire de police de Fontainebleau.
« … J’avais gardé de lui le souvenir d’un cœur vaillant et j’ai vu … qu’il était resté tel que je l’ai connu… »
(1) Attestation datée du 25 mars 1947.
(2) Attestation datée du 14 avril 1947
(3) Il s’agit vraisemblablement de Jean DUCARUGE, architecte voyer adjoint ; arrêté le 15 novembre 1943, mort en déportation ; une plaque à sa mémoire a été apposée dans un coin modeste de la mairie de Fontainebleau, et peu de citoyens en connaissent l’existence.
(4) Attestation datée du 16 avril 1947
(5) Rien à voir avec le parti politique contemporain. Le titre du réseau était exactement ‘’ Front National Organe de Résistance (F.N.O.R.) fondé par des résistants communistes et socialistes.
(6) Attestation datée du 6 novembre 1946
(7) Attestation datée du 6 janvier 1947
(8) l’hôpital étant plein de soldats allemands blessés en Russie, la nécessité sans doute obligea à libérer le docteur CORDEY, six semaines plus tard. Suzanne Combes, déportée mourut à RAVENSBRÜCH (elle habitait 88 rue Grande à Fontainebleau, mais cette ville n’a pas cru devoir lui rendre le moindre hommage !)
(9) parvenue le 24 janvier 1944
(10) témoignage de M. Clément CALVO, transmis par le commissaire de Police de BERGERAC dans une lettre n° 4858 en date du 11 août 1945
(11) Lettre FG/GD n°.1394/Pol.Lec./1 Vichy 3-2-1944
Annexe I
Rapport du Commissaire Auguste CALAS à son Chef hiérarchique
30 OCTOBRE 1940
Le Commissaire de Police de Fontainebleau
à Monsieur le PREFET DE SEINE-ET-MARNE
CABINET MELUN
A toutes fins utiles, j’ai l’honneur de vous rendre compte que j’ai été appelé, ce matin à 11 heures, au Bureau de la Kommandantur où, devant l’ancien chef de cette Kommandantur et d’autres Officiers Allemands, j’ai été présenté à son successeur.
Le dernier, après m’avoir averti qu’il me rendait personnellement responsable de tout incident pouvant survenir dans ma résidence, il m’a fait le geste de couper le cou en me demandant si j’avais bien compris. Il a d’ailleurs insisté sur ce dernier geste.
J’aurais pu lui répondre qu’ayant combattu en Argonne à Verdun et à la Somme, ce ne sont pas les menaces d’assassinat qui peuvent me faire peur quoique je préfèrerais à cette mort, celle des champs de bataille les armes à la main.
Mais j’ai préféré me taire et garder mon sang-froid…
Annexe II
Le témoin qui me parla du commissaire CALAS quand je commençai mon étude, me le décrivit très précisément ; et comme celui-ci fumait la pipe, il me déclara « …qu’il ressemblait au commissaire MAIGRET… » (sic) Il habitait me précisa-t-il « …avec sa sœur Melle PETIT… » (sic)
Ce n’est qu’en consultant le dossier du commissaire que je constatai qu’en réalité Auguste Calas, divorcé, vivait depuis plus de 10 ans avec une personne de sexe féminin dont il avait eu une fille – née seulement en août 1940 –qui ne vivait pas avec ses parents. Situation qui, si elle est devenue presque ‘’ normale’’ de nos jours était mal considérée en général et pour les fonctionnaires d’Etat en particulier.
Si à la lecture de ses bulletins individuels de notation, on sait qu’Auguste Calas, avant 1936 ne donnait aucune réponse à la rubrique ‘’ Religion’’ puis indiqua ‘’ catholique’’, on peut supposer qu’il était ‘’ pratiquant’’ ou tout du moins respectueux des obligations du SACREMENT du mariage ; à moins que –plus vraisemblablement –le refus de mettre fin à cette union ne soit le fait de son épouse… polonaise.
Le sort futur de sa compagne et de leur fille fut sans doute la raison des préoccupations d’Auguste Calas, après son arrestation : il déclara avoir souhaité entreprendre des démarches pour régulariser sa situation matrimoniale (ce qui était le dernier souci de ses geôliers allemands !).Après sa mort, de nombreux compagnons de cellule plus chanceux que lui, n’hésitèrent pas à témoigner de sa volonté d’union : le contenu de son dossier en fait foi ; et Mme PETIT put être considérée comme sa veuve. Elle ne lui survécut pas longtemps.
Annexe III
Arrêté le 16 septembre 1943, il est signalé comme « … transféré à COMPIEGNE… [et qu’il a quitté cette ville]… pour une destination inconnue… » (11) le 7 février 1944.
Soit 4 mois ½ entre les deux dates qu’il passa à la prison de Fontainebleau où sa compagne réussit à lui faire parvenir de la nourriture et des messages « …par le truchement d’un ourlet de torchon dans lequel [dit-elle] j’enveloppais les denrées … ». En dehors des conversations qu’il entretenait avec ses ex-détenus, à propos de sa situation familiale, que s’est-il passé ?
On sait que dans cette prison,’’ officiait’’ le chef de la Gestapo de MELUN, KORFF, (professeur de géographie à l’Université de MAGDEBOURG ‘’dans le civil’’) qui arrêta en 1944 le Père JACQUES de JESUS des CARMES d’AVON, les trois enfants juifs qu’il cachait et dont l’un d’entre eux fut torturé pour dénoncer la cachette de son père, ainsi que le secrétaire de mairie d’Avon, Paul MATHERY, puis les OBLATS de la BROSSE-MONTCEAU dont il en ‘’acheva’’ cinq. On sait également que certains détenus tentèrent de se suicider.
Si le dossier du commissaire Calas ne comporte pas de preuve tangible de cette sorte de traitement le concernant, celui de son collègue, le commissaire Raoul GILLOT de PROVINS, arrêté, ainsi que le commissaire Raymond MOREL de BRIE-COMTE-ROBERT, dans la même période, est plus explicite ; ayant survécu le commissaire GILLOT, put témoigner qu’ils (Calas et lui ?) avaient été incarcérés, à la Maison d’Arrêt de Fontainebleau et subi « …avec les violences habituelles, l’interrogatoire de la Gestapo… ».
Annexe IV
Lors de la libération, et lorsqu’il fut avéré que le commissaire Calas était décédé, la date de sa mort semble avoir été difficile à déterminer, d’après les témoignages de ses camarades. On ne doit pas tenir compte de celle qui est indiquée dans l’extrait de procès verbal de la commission de reclassement du 27 octobre 1947, à savoir le 15 avril 1945, puisque le kommando dans lequel il se trouvait n’a été évacué qu’à partir du soir du 16 avril.
C’est la date du 22 avril 1945 qui est déclarée, et qui fait foi aujourd’hui puisqu’elle est portée sur l’acte de transcription du décès. Alors qu’en réalité, il est mort dans la nuit du 20 au 21 avril. De nouveau, on fait appel au témoignage de Clément CALVO transmis par le commissaire de Bergerac (cf.note n°-9) qui donne l’explication de ce dysfonctionnement, en précisant que « …il (M.Calvo) possède un carnet de notes sur lequel est écrit le nom de tous les camarades décédés. En effet les morts étaient très nombreux, à chaque étape, il y avait des corvées prises parmi les déportés pour enterrer les cadavres. Ceux qui reconnaissaient leurs camarades communiquaient leurs noms à CALVO qui inscrivait. C’est ainsi que se trouve celui de Calas. La mort de ce dernier est survenue dans la nuit du 20 au 21 avril 1945… » Cette précision n’a été connue qu’en 1992 ;la plaque commémorative du sacrifice du commissaire Calas, ayant été apposée au commissariat de Fontainebleau en octobre 1947 porte donc la date du 22 avril, ce qui a obligé de la conserver lors de l’inauguration de la rue prévue à son nom au moment de la libération, et qui ne fut inaugurée…qu’en 1995, grâce à Paul DUBRULE alors maire de Fontainebleau [en août 2015, elle a été ‘’supprimée ‘’ par la transformation de la Place de là République mitoyenne, et la destruction de la halle du Marché au ‘’ profit ‘’ de ce que la nouvelle municipalité appelle un ‘’ cœur de ville ‘’]