AVININ Antoine "Albert Arnaud, Albert Anceau, Albert Audin, Talbert "
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Antoine AVININ
Fils de commerçants en alimentation originaires du Cantal, Antoine AVININ est né le 26 janvier 1902 à Lyon. Elève pensionnaire chez les pères Maristes du collège Notre-Dame de Bellegarde à Neuville-sur-Saône il passe la première partie du baccalauréat avant d’entrer dans la vie active. D’abord employé de banque, puis aide-chimiste, il fait son service militaire au 7e Bataillon de Chasseurs alpins à Bourg-Saint-Maurice. Désigné pour le cours des élèves officier de Saint-Maixent, il en sort sous-lieutenant en 1922. Au lendemain de son service militaire, sa mère lui achète une petite usine à Villeurbanne où, avec un associé, il crée une unité de confection.
Parallèlement, Antoine AVININ milite au sein de la « Jeune République », mouvement démocrate chrétien soucieux d’action sociale, héritier du « Sillon » de Marc Sangnier.Officier de réserve, il est mobilisé en septembre 1939 et commande une compagnie comme lieutenant au 6e Bataillon de Pionniers dans l’Armée des Alpes à Heyrieux en Isère. En juin 1940, son unité se replie à Avignon et il est rapidement démobilisé au lendemain de l’armistice. De retour à Lyon, il fonde, notamment avec Elie Péju et Auguste Pinton, un petit groupe, « France Liberté », qui commence son action en imprimant des tracts anti-vichystes et en organisant des manifestations de protestation. Début 1941, par l’intermédiaire d’un militant de Jeune République, il rencontre un polytechnicien strasbourgeois, Jean-Pierre Lévy, qui adhère à France Liberté qui publie bientôt un journal clandestin du même nom. Fin 1941, il est un des fondateurs, avec Jean-Pierre Lévy, Elie Péju, Auguste Pinton, Noël Clavier et Jean-Jacques Soudeille du mouvement « Franc-Tireur » qui édite également un journal du même nom succédant à France Liberté. Membre du comité directeur de Franc-Tireur, AVININ rencontre également en novembre 1941 un envoyé du général de Gaulle, Yvon Morandat. Ce dernier attribue au mouvement quelques moyens permettant de financer la parution régulière de Franc-Tireur dont AVININ rédige plusieurs éditoriaux. Arrêté à Lyon le 5 mai 1942 comme rédacteur et diffuseur de tracts et incarcéré au Fort Montluc puis à Saint-Paul, AVININ est libéré en août, faute de preuves. « Brûlé » à Lyon, il s’exile quelque temps dans le Cantal où il a de nombreuses connaissances. A l’automne 1942, il rejoint Toulouse où il développe l’implantation du mouvement. Grand orateur, extrêmement persuasif, il devient chef régional de Franc-Tireur puis, jusqu’en octobre 1943, chef régional des Mouvements unis de Résistance (MUR), c’est-à-dire de la fusion des mouvements Combat, Libération et Franc-Tireur, pour la Région R 4 (Sud-ouest). Il réorganise cette région et dirige les départs par les Pyrénées. Condamné par contumace à Albi puis Toulouse en 1943, recherché par la Gestapo, Antoine AVININ, chargé des services politiques nationaux des MUR, se déplace constamment de Province à Paris où les principaux mouvements de résistance ont désormais leur siège. Après l’arrestation de Jean-Pierre Lévy en octobre 1943, il le remplace à la tête de Franc-Tireur et au comité directeur des MUR puis du Mouvement de Libération nationale (MLN) qui succède aux MUR début 1944. Il siège au Conseil national de la Résistance (CNR) où il représente Franc-Tireur en remplacement de Jean-Pierre Lévy, arrêté le 16 octobre à Paris. Antoine AVININ participe activement à la Libération de Paris et fait partie de ceux qui reçoivent le capitaine Dronne à l’Hôtel de Ville dans la soirée du 24 août. Délégué à l’Assemblée consultative comme représentant de la Résistance, il est aussi, avec René Pleven et Eugène Claudius-Petit, un des leaders de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR).
Sous cette étiquette, il est élu député de la Seine à la première Assemblée constituante en octobre 1945.
Elu sénateur en 1948 comme représentant des Français en Indochine, il sera conseiller de l’Union française de 1952 à 1958.
Lieutenant-colonel de réserve.
Antoine AVININ est décédé le 29 octobre 1962 à Massiac dans le Cantal où il est inhumé.
- Commandeur de la Légion d’Honneur • Compagnon de la Libération – décret du 7 août 1945 • Croix de Guerre avec palme • Médaille de la Résistance • Grand Officier de l’Etoile des Comores