Burgard Annick
Auteur de la fiche : Robert Baconnet
Annick Burgard
Annick Burgard, une vie au service du devoir de mémoire
Clémence-Annick Burgard fut une figure de la résistance lyonnaise. Agent de liaison pendant la guerre, arrêtée en 1944, elle dédie sa vie à faire connaître l’histoire aux plus jeunes. Elle a été élevée, ce samedi 25 août 2018, au grade d’officier de l’ordre national du mérite.
En 1940, celle qui s’appelle encore Clémence, « nom donné par mon père en hommage à Clémenceau, le père La Victoire », est étudiante en droit à Lyon. Elle entre en résistance et devient Annick, « nom de guerre que j’ai choisi, et que j’ai gardé ». Elle est agent de liaison pour le réseau Libération Sud, travaille avec Serge Ravanel, côtoie Jean Moulin.« Vous rencontrez ceux qui vont devenir des géants de l’histoire »,souligne Sébastien Lecornu.
Le 3 août 1944, elle est dénoncée et arrêtée par la Gestapo avec 28 membres de son réseau. Interrogée, torturée, Annick ne parle pas. Elle est emprisonnée à Montluc et libérée le 24 août 1944. « J’ai vu les beaux cheveux bruns de ma mère devenus tout blancs. »
Dès la fin de la guerre, elle s’engage pour le devoir de mémoire et la transmission aux jeunes générations. Dès 1951, Annick Burgard organise 22 expositions à travers la France autour de la Résistance. Elle pilote la création du mémorial de Verdun où a combattu son père en 1967. « Il y était officier artilleur et avec le crin de son cheval, il avait confectionné un collier pour sa mère,raconte-t-elle. Collier que j’ai précieusement gardé. Ces médailles, elles sont aussi pour mes parents, ils l’ont bien mérité. »
En 1980, Annick et son mari s’installent à Notre-Dame-de-Courson, près de Livarot. Régulièrement, et encore aujourd’hui, elle va dans les classes normandes raconter l’Histoire.
25 août 2018 : devient officier de l’ordre national du mérite.
« L’ironie du sort, c’est que vous n’aimez pas les médailles »,sourit Sébastien Lecornu, secrétaire d’État, au moment de lui remettre les insignes d’officier de l’ordre national du mérite, à la mairie de Deauville. Pourtant, Clémence-Annick Burgard, 95 ans, en a un certain nombre : chevalier de la légion d’honneur, médaille de la résistance…