KLEIN Aloyse
Auteur de la fiche : Marc FINELTIN
Aloyse KLEIN
En remettant à Aloyse Klein la croix d’officier de la Légion d’honneur en 1998, le général Alain de Boissieu a salué :
« Un homme énergique, courageux et qui a du culot. »
Ces trois qualités résument une carrière riche en événements historiques de ce Messin qui s’est éteint à l’âge de 89 ans.
Né le 19 décembre 1917 à Rahling, près de Bitche, Aloyse Klein est le dernier d‘une famille de huit enfants. Après sa réussite au concours de Saint-Cyr, il est nommé lieutenant en septembre 1939. Le 14 juillet 1939, Aloyse Klein a défilé sur les Champs Elysées avec l’école spéciale militaire de Saint-Cyr.
Le 2 septembre de la même année, c’est le jour de la mobilisation : il est nommé sous-lieutenant et affecté au 124e RI dans le secteur d‘Hirson. Il se retrouve ensuite durant l’hiver du côté de Creutzwald.
Le 31 mai 1940, il est fait prisonnier à Lambersart, près de Lille et conduit en Poméranie, à l’Oflag IID. Où il refuse d’être libéré en tant qu’Alsacien-Mosellan. Comme officier et par conviction. il ne pouvait pas accepter. Pour lui, la guerre n’était évidemment pas terminée.
Le 27 mars 1941, Aloyse Klein s’évade en compagnie des lieutenants (et futurs généraux) Jacques Brunet et Alain de Boissieu (devenu par la suite le gendre du général De Gaulle et chancelier de l’Ordre de la Libération). Les trois hommes franchissent alors la frontière soviétique et, faits prisonniers, sont traités comme des espions.
L’invasion de l’URSS par l‘Allemagne change tout ! Après un périlple, les trois fugitifs arrivent à Londres le 9 septembre. Le lendemain même, Aloyse signe son engagement avec le détachement Billotte dans les Forces françaises libres.
Après avoir été chargé de l’instruction des jeunes recrues, Aloyse Klein quitte l’Angleterre en février 1943 pour rejoindre la Ière Division française libre, alors commandée par le général Koenig. Il fait la Tunisie, puis les campagnes d’Italie et de France jusqu’au 8 mai 1945.
Pour Aloyse Klein jamais la France libre ne devait tomber dans l’oubli et il n’a cessé de témoigner devant la jeunesse, entrant dans l’enseignement technique.
A partir de 1974, il est en charge de la préparation du concours de la Résistance et de la déportation.
Il a présidé trois ans durant l’UNADIF Moselle et a été président de l’Union départementale des combattants volontaires de la Résistance.
Il était une figure du paysage messin, au travers de ses nombreuses responsabilités : président de conseil de Fabrique de la basilique Saint Vincent (pour laquelle il s’est investi totalement, afin qu’elle ne soit pas fermée). Président des Conférences de Saint Vincent de Paul pour la zone de Metz. A 89 ans. il continuait de faire de la pédagogie de la mémoire.