La Résistance en Pologne par Charles Pot

Rencontre prévu le 10/11/2004

Mesdames, Messieurs, Cher Président Pierre ZALESKI, Chers Amis,

Ainsi s’achève notre colloque qui sera marqué d’une pierre blanche tant par l’intensité des sujets traités que par l’éloquence de nos amis orateurs et notamment pour les interventions de nos camarades qui ont eux-mêmes directement participé aux événements qui viennent d’être rappelés.

Je leur exprime toute notre reconnaissance et nos très vifs remerciements. Merci également aux initiateurs et organisateurs de cette rencontre.

Merci à vous tous, Mesdames et Messieurs qui avez bien voulu répondre à notre invitation.

Merci bien entendu aux lycéens et collégiens accompagnés par vos dévoués professeurs et qui avez pu suivre et participer à ces débats.

Ce fut en effet un excellent exercice de « TRAVAIL de MEMOIRE » auquel nous venons pour tous les Parisiens dont certains étaient officiellement entrés en Résistance dès le 11 novembre 1940 sur les Champs Elysées.

Mes amis Claude DUCREUX, Pierre MOREL, Jean RISPAL, ici présents s’en souviennent, nous venons de vivre depuis le 6 juin 2004 des journées particulièrement exaltantes au cours du 60ème Anniversaire du Débarquement sur les plages de Normandie puis au mois d’août, la Libération de Paris. Lors de son historique et émouvant message adressé au soir du 25 août 1944, depuis les salons du premier étage de l’Hôtel de Ville de PARIS, le Général de GAULLE constatait que « PARIS avait été libéré par son peuple avec le concours de l’Armée et l’appui de la France toute entière », et il ne manqua pas d’associer les troupes françaises qui remontaient en ce moment même la vallée du Rhône ainsi que les forces alliées qui avaient débarqué le 6 juin sur les côtes normandes. TROUPES ALLIEES parmi lesquelles, bien entendu, se trouvaient nos camarades Polonais, à l’image de ceux là mêmes qui se battaient à nos côtés dans les maquis et appartenaient à nos Mouvements et Réseaux de la Résistance… Et nous avons la joie d’en avoir aujourd’hui, ici, parmi nous.

Hélas pour vous chers héroïques combattants Polonais qui commémorez le 60ème anniversaire de l’Insurrection de VARSOVIE, votre situation était loin d’être identique à la notre ; car pour nous, en sept jours tout était réglé… et PARIS libéré, après d’âpres combats, il est vrai !

Alors qu’à VARSOVIE le soulèvement contre l’occupant nazi débutait le 1er août et devait s’achever le 5 octobre 1944 dans les tristes circonstances que l’on sait : La reddition. Le 26 septembre 1944, après que les Polonais démocrates eurent combattu pendant 57 jours, un de leurs chefs écrivit

« Le spectre de la capitulation se dresse devant nous »

La lutte avait duré 66 jours et à quel prix : 200 000 personnes furent tuées et plus du double blessées pendant le temps des combats alors que l’Armée Rouge restait « l’arme au pied »… à quelques kilomètres de la ville, sans apporter le moindre secours, refusant même l’utilisation de leurs aérodromes à l’aviation anglo-américaine. Et ce fut la fin…Au cours de ces combats les Allemands eurent 10 000 morts, 7 000 disparus et 9 000 blessés, dont beaucoup ne survécurent pas.

La Pologne qui avait été la première grande victime du « Pacte Germano­Soviétique » (23 août 1939-21 juin 1941) fut ensuite abandonnée et livrée à son triste destin lors de la « conférence de YALTA » (4 au 11 février 1945) qui fut, comme l’écrivait mon ami Arthur CONTE

« Le partage du MONDE, une véritable comédie SHAKESPEARIENNE »

En Pologne, les socialistes et les chrétiens démocrates avaient été parmi les principaux animateurs de la Résistance.

Après la guerre, le Parti Socialiste ne fut pas autorisé par les soviets à reprendre son activité légale. Mais un parti « socialiste fantoche » fut créé, dont le Président, Osobka MORAWSKI, devint Président du Gouvernement provisoire Polonais formé à LUBLIN sous la « protection » communiste.

Cette même année (1945) eut lieu l’arrestation massive des chefs socialistes qui refusèrent de rallier le Parti PRO-SOVIETIQUE.

– En novembre 1946, exclusion de l’aile syndicaliste dirigée par ZULAWSKI,

– En juillet 1947, nouveau procès contre les dirigeants socialistes,

– En 1948, Procès et élimination du « socialiste fantoche » Osobka MORAWSKI chassé du Parti et arrêté.

– Après ces liquidations, le terrain était prêt pour la fusion (décembre 1948)

Et nous connaissons la suite ! ! !

Mais IRONIE… de l’histoire et du destin… Nous nous souvenons qu’à la fin des combats, en octobre 1944, les chefs Polonais de l’insurrection négocièrent les conditions d’une reddition honorable. Le Général Von Dem BACH-ZELEWSKI commandant des troupes allemandes se montrant très affable déclara

« Nous devons nous efforcer de sauver les magnifiques soldats de l’Armée de l’Intérieur -dit-il- Notre commune destinée veut qu’un jour, nous, les Allemands et vous les Polonais, nous combattions ensemble contre l’ennemi commun… »

Certes vous n’êtes pas allés aussi loin… mais votre Indépendance et votre Liberté retrouvées, vous voici depuis le .1er mai 2004 au sein de l’Union Européenne alors que d’autres n’y sont pas encore

Encore merci à tous

 

PARIS-SORBONNE Le 10 novembre 2004

Charles POT Président National de Libération-Nord

Membre du « Comité d’Honneur pour le soixantième anniversaire de la Libération de Paris »