Assemblée générale de l’Association des Amis de la Fondation de la Résistance
Rencontre prévu le 10/07/2017
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 10 JUILLET 2017
RAPPORT MORAL
En 2016, l’Association des Amis de la Fondation de la Résistance, Mémoire et Espoirs de la Résistance (MER), a poursuivi et développé ses rencontres culturelles autour de la mémoire et de l’histoire de la Résistance en amplifiant son action vers les lycéens et collégiens, tant à Paris qu’en régions grâce à ses délégués.
À Paris, au mois de mars, le « PRINTEMPS DES POÈTES DE LA RÉSISTANCE » a permis de réunir, en présence de Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement de Paris, près d’une centaine d’élèves issus d’établissements parisiens ─ comme les collèges Colette BESSON, CARNOT, Simone VEIL et l’Institut National des Jeunes Aveugles (INJA) ─, mais aussi des collèges Guillaume CALE de Nanteuil-le-Haudouin (Oise) et d’une classe de République Tchèque. Ensemble, ils ont récité des beaux poèmes de Louis ARAGON, de Marianne COHN, de Robert DESNOS, de Paul ÉLUARD, de Jean-Pierre ROSNAY.
En avril autour du thème « RÉSISTANCE ET LIBÉRATION PAR LES ONDES, LA BANDE DESSINÉE ET LA CHANSON », MER a organisé un après-midi « illustré et sonore » à l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris. Jacques PESSIS, écrivain et journaliste, a évoqué les « soldats du micro » qui depuis Londres ont pu mettre du baume au cœur des Français occupés. Xavier AUMAGE, archiviste au Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne, a , quant à lui, montré comment la Résistance a su, dans cette « guerre de l’image », se servir du dessin pour se construire une « image fraternelle, dynamique, jeune et victorieuse ». Pour Emmanuel THIÉBOT, historien au Mémorial de Caen, les chansons et les « troubadours de la Résistance » ont exprimé la souffrance et l’espoir des femmes et des hommes de ces années terribles. Quant à Fabienne FÉDÉRINI, sociologue, elle s’est questionnée sur le phénomène de la mémoire et de l’oubli de cet « héritage ».
En mai, dans les jardins du Luxembourg, en présence d’Isabelle DEBRÉ, vice-présidente du Sénat représentant Gérard LARCHER, et de François WEIL recteur de la région académique Île-de-France et de l’Académie de Paris, les élèves du lycée professionnel hôteliers BELLIARD et du lycée Janson de SAILLY, des collèges Pierre ALVISET et VOLTAIRE ont rendu hommage à la mémoire des étudiants tués par les nazis.
Le premier semestre a été marqué par une rencontre-dédicace dans les salons de la Fondation de la Résistance avec François RACHLINE, à l’occasion de la sortie de son ouvrage : L.R. Les silences d’un résistant (éditions Albin Michel). MER, avec l’association Royal British Legion, a aussi rendu un bel hommage au général de GAULLE et à sir Winston CHURCHILL en présence de Fred MOORE, délégué national du conseil national des communes « compagnons de la Libération ».
Le 3 décembre, pour la 13ème année consécutive, se sont déroulées les « RENCONTRES ET DÉDICACES AUTOUR DU LIVRE RÉSISTANT ». Cette année, c’est le livre Enseigner la Résistance, sous la direction de Laurent DOUZOU et de l’inspecteur général Tristan LECOQ, paru aux éditions Canopé, qui a suscité un très vif intérêt. Étaient également présents de nombreux auteurs et historiens avec leurs derniers ouvrages : Pierre PÉAN, Sébastien ALBERTELLI, Fabrice GRENARD, Dominique MINOT, Frédéric GASQUET…, mais aussi Pierrette TURLAIS initiatrice d’un magnifique ouvrage Tracts et papillons clandestins de la Résistance, papiers de l’urgence, édité chez Artulis.
En région, dès le début de l’année, les délégués ont organisé plusieurs présentations du thème du Concours national de la Résistance et de la Déportation 2015-2016 : « RÉSISTER PAR L’ART ET LA LITTÉRATURE » comme à Lorient, Vannes, Brest, Le Mans, Dijon… À chacune de ces rencontres, témoins et historiens ont su montrer la façon dont les artistes et les intellectuels ont résisté pendant l’Occupation et la manière dont ils se sont « emparés de la littérature, puis ont chanté, dessiné, et écrit des poèmes pour combattre l’idéologie nazie, y compris en camps d’internement et de concentration ».
Quelques belles initiatives mémorielles ont été réalisées par les délégués des Amis de la Fondation de la Résistance comme celle de Jacques JAMAIN en Charente-Maritime qui a construit une maquette du camp de concentration d’Auschwitz. Une manière originale et très pédagogique pour que les élèves puissent se rendre compte de « l’indicible » de la Déportation. Il a aussi initié à Niel-sur-Mer (Charente-Maritime) la construction d’une stèle au sommet de laquelle a été déposé un sachet de terre du camp de concentration de Sachsenhausen.
Au cours de cette année, avec l’aide financière de MER, plusieurs délégués ont organisé des voyages pédagogiques avec des lycées et collèges de leur département. Associant histoire et enseignement moral et civique, ces visites de lieux de mémoire ont débouché sur la réalisation de travaux pédagogiques de grandes qualités publiés sur le site de l’association : www.memoresist.org. On citera celui du lycée d’enseignement professionnel Gilles JAMAIN de Rochefort (Charente-Maritime) en Pologne, celui du lycée Jean MOULIN des Andelys (Eure) qui permit à Martine SEGUELA, déléguée de MER, de faire découvrir Verdun et le camp de concentration du Struthof à ses élèves. Enfin, lors d’un voyage, coordonné par notre déléguée du Morbihan, Patricia ARZEL-MAZET, les élèves du lycée de Vannes ont visité l’Hôtel national des Invalides et le nouveau musée de l’Ordre de la Libération à Paris. La portée pédagogique de ces voyages a été soulignée par les propos des élèves.
Quelques autres très belles rencontres se sont déroulées en 2016. Citons notamment celle autour de la poésie organisée en avril à Angoulême par Michèle SOULT, déléguée de Charente, ou bien encore le colloque sur le thème de la « RÉSISTANCE SPIRITUELLE DANS LES DIOCÈSES SOUS L’OCCUPATION, UN ENJEU DE MÉMOIRE POUR L’AVENIR : L’EXEMPLE DE TOULOUSE ET DE MONTAUBAN » qui s’est tenu en mai en Midi-Pyrénées, grâce à Robert BADINIER. De son côté, à l’amphithéâtre des Sciences-Politique de Dijon, Jeannine CALBA a initié une conférence sur le thème interrogatif et passionnant : « Que ce serait-il passé si le Général de Gaulle n’avait pas existé les 17 et 18 juin 1940 ». C’est Jean-François BAZIN, journaliste et historien, qui s’est essayé à le développer brillamment.
Pour sa première année d’existence, le site www.memoresist.org a confirmé son succès avec 98 647 pages visitées en 2016.
Enfin, l’association a continué à mettre à la disposition des enseignants, des passionnés d’histoire, des organismes socioculturels (mairies, maisons de la culture, associations…) une collection de 22 DVD vidéo qui constitue un irremplaçable « outil audiovisuel » » permettant à la fois d’enseigner et de comprendre la Résistance.
Le Président
Jean Novosseloff