Paroles de Résistants
Par Robert Belot Auteur : Robert Belot Éditions : Berg International Editeurs (janvier 2001)
Cet ouvrage est la suite logique du livre « Aux frontières de la Liberté – S’évader de France sous l’Occupation » – Coll. Fayard (1998) – où Robert Belot relatait l’épopée des 30 000 hommes et des femmes, « évadés de France » qui se sont lancés dans l’aventure périlleuse de franchir les Pyrénées pour rejoindre l’Angleterre ou l’Afrique du Nord et reprendre le combat pour reconquérir leur pays, les armes à la main.
« Paroles de Résistants » c’est le témoignage, « des soutiers de la Résistance », suivant une expression chère à Pierre Brossolette, c’est aussi et simplement une « histoire à hauteur d’hommes, une histoire dont les auteurs sont des hommes ».
« Paroles de Résistants » ce sont des paroles de proscrits, de clandestins mais aussi souvent des paroles intimes, d’hommes et de femmes « sans uniforme, sans ordre et sans règlement », avec pour seul arme, leur foi et leur engagement
Il faut lire ces émouvants témoignages du refus, qui pour Philippe Viannay «montait du plus profond de soi-même, non motivé, impératif et sans réplique ».
Souvent fruit d’une décision personnelle, parfois épidermique, hors des enjeux politiciens ou militants – c’est aussi une réaction viscérale face à l’événement, face à ceux qui viennent occuper leur «Terre ».
Robert Belot au travers de l’analyse de ces multiples témoignages montre combien était lourde à prendre la décision de quitter l’univers familial, souvent contre l’avis de l’entourage, et en tout cas contre l’opinion commune. « N’est-ce pas prendre le risque d’abandonner les siens…. ? ». L’instant du saut vers l’inconnu fut pour tous, le moment le plus difficile.
C’est à la découverte de l’univers familier de ces résistants, « exilés volontaires » que nous convie l’auteur, au travers de toutes ces lettres émouvantes d’hommes et de femmes à qui en final l’histoire a donné raison de s’être dressé debout.
Ces lettres racontent le défi d’abord physique que représentait cette montagne « impassible et inhumaine », avec le risque d’être arrêté à la frontière placé sous haute surveillance. Puis l’arrivée en terre franquiste et le plus souvent le long séjour forcé dans le camp de concentration tristement célèbre de ‘Miranda de Ebro’.
C’est « l’écriture de soi » que l’on envoi à ceux que l’on a quitté, qui va aider « ces résistants exilés » à surmonter l’angoisse, la solitude, l’ennui et toutes ces « petites misères » qui cassent le moral et menacent la santé.
Au vue des côtes africaines ou anglaises, ces hommes qui vont reprendre le combat écrivent dans ces lettres leur espérance, mais aussi leurs doutes.
Beaucoup retrouveront avec un regard « castrateur » et souvent désenchanté leur « France ».
Merci à Robert Belot d’avoir sortit de l’anonymat ces lettres « paroles vives et véridiques », qui souvent démystifient l’histoire politique et militaire.