Les hôpitaux dans le guerre
Par Fédération hospitalière de France Auteur : Fédération hospitalière de France Éditions : Éditions du Cherche Midi
’est à l’initiative de la Fédération hospitalière de France (F.H.F), de l’Association des directeurs d’hôpital (A.D.H), de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (O.N.A.C) et de la Société française d’histoire des hôpitaux (S.F.H.H) que cet ouvrage a vu le jour. Tout au long de ces 250 pages illustrés par une très riche et originale iconographie, c’est un beau et émouvant témoignage sur les institutions hospitalières françaises civiles et militaires confrontées aux grandes épreuves du 20ème siècle.
Ce livre retrace la vie des hôpitaux dans la tourmente des guerres dont le quotidien est « bouleversé ». Dès le début de la Grande Guerre, en août 14, le monde hospitalier est confronté au flot des blessés à soigner, à l’arrivée massive des réfugiés à accueillir, tout en devant secourir une population dont la misère va croissante. Pour les hôpitaux situés près du front s’ajouteront les destructions, les pénuries, les évacuations et un quotidien extrêmement précaire. Durant la Seconde Guerre, les hôpitaux de la zone occupée vivront à « l’heure allemande ». Réquisitionnés par l’occupant, qui va dès son arrivée, en particulier en Alsace – Lorraine, se livrer à une véritable épuration ethnique expulsant vers la « vieille France » -la zone dite libre- de nombreux praticiens hospitaliers. Pénurie de personnel, difficultés d’approvisionnement en nourriture et en produits pharmaceutiques ajoutés à des relations souvent difficiles avec les Allemands beaucoup d’établissements hospitaliers seront des lieux de tragédies individuelles ou collectives.
Lieux de tragédies mais aussi d’espoir grâce au dévouement des infirmiers, des médecins, des ambulanciers et aussi de bénévoles qui seront « comme des remparts contre la souffrance et la mort »
Pendant l’Occupation, chaque hôpital en France connu son lot d’actes de Résistance : sabotages de toutes sortes, dissimulation de Juifs, de Résistants, de prisonniers évadés et d’aviateurs Alliés. Ce livre nous convie à lire quelques beaux portraits d’héroïnes comme celui de Sœur Hélène Studler qui camouflait dans les sous-sols de l’hôpital de Metz des centaines de prisonniers évadés en transit. Celui aussi des Rochambelles, qui depuis les plages de Normandie à Berchtesgaden soignaient et réconfortaient « les gars de Leclerc ». Portraits aussi de héros méconnus comme celui du Docteur Hillemand qui fit de son hôpital « un véritable maquis de réfractaires » ou de ceux des Docteurs Paul Gellé et Jean Mine qui jouèrent un rôle primordial dans l’organisation médicale du Nord en prévision des combats de la Libération. Aujourd’hui beaucoup d’autres noms figurent sur les plaques apposées aux entrées de nombreux centres hospitaliers, rendant ainsi hommage à la Résistance et à ceux qui l’incarnèrent parmi le corps médical.
La dernière partie de cet ouvrage évoque l’évolution des services, des techniques et des soins sous l’influence des guerres depuis les batailles de la Grande Guerre avec la chirurgie des «gueules cassées » jusqu’à la bataille du camp retranché de Diên Biên Phu en passant par celle de la Poche de Dunkerque en juin 40.
La lecture de ces récits de guerre au travers le monde hospitalier est passionnante, on vous le recommande.