Nous venons de recevoir le dernier livre paru dans la collection « Résistance Liberté-Mémoire » des Éditions du Félin : « Les derniers jours de la Déportation ». Publié dans le cadre des commémorations du 60° anniversaire de la Libération des camps, ces témoignages avaient été diffusés en janvier 2005 par France Culture, les intervieweurs étaient Raphaël Enthoven et François Georges.

Tous avaient été des résistants de la première heure et faisaient partie, suivant l’expression de Pierre Brossolette : « de l’infime minorité de ceux qui surent s’extraire du désastre de 40 …. »

Ce livre est un recueil des témoignages de ces rescapés de l’enfer jetés sur les routes les premiers mois de 1945, devant la progression des armées alliées, dans de longues « marches de la mort » auxquels s’ajoutaient les ravages du froid, de la faim et la cruauté des SS déchaînés qui achevaient d’une balle dans la nuque celles ou ceux qui tombaient épuisés.

A leur retour à Paris, l’accueil que reçurent ces miraculés ne fut pas toujours conforme à ce qu’ils pouvaient espérer. « Le choc était brutal » écrit Gisèle Guillemot, « j’ai eu quelque peine à retrouver mes marques » dit Pierre Saint Macary. Brigitte Friang, examinée à la radio par le médecin de l’hôtel Lutétia s’entends dire : « de toute façon vous serez tous crevés avant dix ans » une belle erreur de diagnostic du pauvre homme !. « On n’en sort jamais … » écrit Rosine Crémieux l’infirmière du Vercors, tandis que le fantôme de la mort de Desnos hantera longtemps les nuits d’André Bessières.

Il faut lire de toute urgence cet ouvrage bouleversant sur les derniers jours de la déportation, « La déportation, ce fut la voie la plus douloureuse vers la libération… » m’a dit un jour le général de Gaulle rapporte Pierre Sudreau.