Livre d’histoire, livre de témoignages, livre de mémoire : c’est un très bel et émouvant ouvrage que vient de signer Katy Hazan, avec la participation de Serge Klarsfeld, sous le titre : Le sauvetage des enfants juifs pendant l’occupation dans les maisons de l’O.S.E. 1938 – 1945 paru en français avec sa traduction en anglais, chez Somogy éditions d’Art.

Katy Hazan, Historienne de l’O.S.E (Œuvre de secours aux enfants) s’est livrée à un considérable travail historique et de recherche de témoignages écrits et visuels pour écrire l’histoire de l’O.S.E. qui permit à des milliers d’enfants d’échapper à la déportation et à l’extermination. L’histoire de cette œuvre commence à Saint-Pétersbourg, à l’automne 1912, où sont créés des maisons d’enfants et des centres sportifs destinés à la protection sociale et sanitaire des populations juives en buttent à la pauvreté et aux pogroms. En France en 1935, à Montmorency en banlieue parisienne, s’ouvre grâce aux libéralités de quelques mécènes les premières maisons de l’O.S.E qui accueillent à partir de l938 les enfants arrivés d’Allemagne et d’Autriche fuyant l’antisémitisme nazi après « la Nuit de cristal ». Quatorze autres maisons d’accueil ouvrent entre 1939 et 1942, véritables centres de vie éducatifs médicales et sociales animées par de fortes personnalités, viennent en aide aux enfants de Juifs étrangers sortis pour la plupart des camps d’internement que le gouvernement français, puis le régime de Vichy, à partir de juin 1940, avaient mis en place. A la suite des rafles d’août 1942 et de l’arrivée des Allemands en zone sud, disposant aussi d’informations sur la réalité tragique des convois organisés vers l’Allemagne, l’O.S.E entre alors progressivement en clandestinité. Après ce basculement dans la clandestinité naîtra une extraordinaire organisation de solidarité qui permettra de sauver en les cachant dans les campagnes françaises ou organisant leur passage à l’étranger en Suisse, en Espagne, voir aux Etats-Unis des milliers d’enfants.

Cet ouvrage est aussi l’histoire de chacune de ces « Maisons Refuges », servies par des équipes de femmes et d’hommes admirables qui sauront soigner, éduquer, aider ces enfants coupés de leurs familles à ne pas désespérer et donner à ces lieux de vie des allures de colonies de vacances.

De nombreux témoignages sous forme de lettres et de photographies réunis donne à cet ouvrage un « un émouvant albums de famille ».

Que des femmes et des hommes aient pu, malgré les systèmes oppressifs et répressifs des nazis et de leurs acolytes, créer une aussi longue et belle chaîne de solidarité on ne peut être que saisi par la force de cette Œuvre.