La liberté venait des ondes Radio clandestin 1942-1944
Par Pierre Lassale Auteur : Pierre Lassale Éditions : Édition Grancher
C’est son parcours courageux de résistant et de radio clandestin que raconte Pierre Lassalle dans ce livre.
Sergent-radio au moment de l’armistice de 1940, il passe en zone libre début 42 pour parfaire sa formation de radio dans l’aviation civile, près de Clermont-Ferrand. L’arrivée des forces armées du Reich après le débarquement anglo-américain en A.F.N., et la perspective du S.T.O fin 42 début 43 le conduisent à plonger dans la clandestinité.
Premières actions dans le maquis, malchance et imprudences et c’est l’ arrestation et les interrogatoires menés sans ménagement par la police de Vichy. Une sévère condamnation le conduit, avec quelques compagnons, dans une prison peu avenante de la région. Le Corps Franc d’Auvergne organisera de manière rocambolesque son évasion et celui de ses camarades, pour rejoindre ensuite les maquis du Puy de dôme et de la Haute-Corrèze.
C’est la dure vie des « maquis » qu’il fait revivre dans son récit : l’inconfort d’une existence spartiate, les opérations de ravitaillement menées souvent avec la complicité de la population, les déménagements successifs, les coups de mains ….etc. Rapidement le jeune Pierre Lassalle met à profit ses connaissances, et « est habilité en qualité d’officier radio-clandestin du Réseau R 6 – Région Auvergne ». Son nom de code «Benjamin ».
Ensuite installation à Clermont-Ferrand où la chance lui sourit et lui évite une arrestation.
Début 1944 à Lyon et dans sa périphérie, il installe avec force complicités son matériel pour communiquer avec Londres et Alger. Ses fréquents déménagements, pour des raisons de sécurité, l’amènent à rencontrer beaucoup de Français, qui lui ouvrent leur maison malgré les risques mortels encourus, « ces rencontres étant chaque fois la confirmation , la certitude qu’il a fait le bon choix ».
Puis c’est le Vercors où au P.C. avancé du mystérieux « Bayard » – le colonel Descours – Lassalle, par un froid sibérien, passe de longues heures, casque vissé aux oreilles, « enveloppé dans un monceau de couvertures, les doigts gourds sur le manipulateur » assurant les liaisons vers Alger et Londres.
Juin 1944 : l’activité de la Résistance est de plus en plus intense dans la région, plus que jamais alors le rôle des transmissions s’avère essentiel, le trafic radio augmente sans arrêt, annonçant le parachutage d’armes et d’agents.
Par des difficiles et abrupts sentiers montagnards, Lassalle et ses compagnons échapperont à l’encerclement du Vercors par les Allemands et la milice pour rejoindre les maquis de la Drôme.
Quelle existence tourmentée, et quelle spécialité à haut risque que celle d’un radio clandestin !
Moments angoissants quand les avions allemands de repérage survolent la cache, quand les voitures « gonio » sillonnent la ville, moments prenants quand Lassalle, depuis le terrain guide les avions alliés qui vont parachuter armes et munitions pour les maquis, moments déplaisants et risqués les nombreux déplacements avec l’encombrante valise-radio et les incessants contrôles dans les trains.
A lire, le lecteur est vite pris dans ce « récit-témoignage », par cette « peinture vivante » des maquis du Sud-est et du Centre de la France et par le parcours hors du commun du radio Lassalle