« Liberté Liberté chérie » a écrit le poète, à n’en pas douter ces quelques mots devaient être au cœur de la pensée de tous les résistants prisonniers dont Philippe Lacarrière livre le récit de leur évasion dans son dernier ouvrage « A travers les barreaux ». Après avoir recueillit les témoignages de ces résistants-prisonniers ou eu accès à diverses sources privées, dans la première partie de son ouvrage il raconte, avec force détails, quatorze évasions de femmes et

d’hommes qui venaient de tous les bords, militaires fait prisonniers pendant les combats de mai-juin 40, étudiants, syndicalistes, fils de bonne famille, de tous les horizons du « ch’timi » d’une cité minière aux Juifs parisiens de la rue des Rosiers. Tous refusaient la défaite et ne songeaient qu’à « faire la belle » des prisons et des bagnes où ils étaient enfermés, pour mieux reprendre ensuite, le combat contre l’occupant Allemand.

Dans la seconde partie de son livre qu’il intitule « Les enragés de la Liberté » l’auteur relate l’insurrection de la prison d’Eysse de février 1944, dont la répression par la milice de Darnand s’inscrivit comme l’une des pages noires du régime de Vichy. Il fait ensuite le récit de quelques résistants dont le parcours illustre celui des 23 000 jeunes Français qui franchir les Pyrénées pour retrouver la liberté. Dans le dernier chapitre de cette seconde partie il rappelle l’aventure moins connue des Français évadés du Reich par la Slovaquie et qui sous la direction en particulier du lieutenant Georges de Lannurien rejoignirent la Résistance slovaque, combattirent avec des partisans soviétiques, formèrent un groupe qui prit le nom de bataillon « Foch » et firent l’objet d’une belle citation du général de Gaulle en décembre 1944.