Cheminots victimes de la répression 1940-1945 – Mémorial –
Sous la direction de Thomas Fontaine.
Paris, Perrin/SNCF, 2017, 1200 p., 25 €.
Fruit d’un travail de recherches de près de cinq ans, mené sous la direction de l’historien Thomas Fontaine, ce « livre mémorial » souhaité par la SNCF à la suite des nombreuses polémiques développées autour du rôle de cette institution sous l’Occupation et coédité par les éditions Perrin et Rail et Histoire permet de découvrir, par ordre alphabétique, les 2 229 − un chiffre pas forcément exhaustif − agents ou anciens employés de la SNCF ayant été victimes de la répression menée par le gouvernement de Vichy ou les Allemands en France entre 1940 et 1945.Les cheminots évoqués ici ont œuvré dans toutes les sphères et les actions de la Résistance, même si une majorité des cas présentés sont des militants communistes ou syndicaux. L’ouvrage évoque aussi les cheminots qui, sans forcément être engagés dans la Résistance, ont été victimes de représailles de la part des Allemands, surtout en 1944, et qui représentent environ 15% des cas évoqués.
Les 40 auteurs mobilisés pour le projet se sont efforcés d’utiliser l’ensemble des sources disponibles (plaques commémoratives apposées dans les gares dès 1945, archives de la SNCF, archives du Service historique de la Défense et archives familiales) pour rédiger des fiches comprenant une biographie et évoquant les conditions du décès de la personne. Ce « livre mémorial » réalisé sur une base scientifique et consacré à une corporation particulière est un formidable outil pour ceux qui s’intéressent à la fois à l’histoire de la Résistance et à celle de la SNCF. Il s’ajoute à d’autres dictionnaires biographiques concernant la répression allemande en France comme le Dictionnaire des fusilléspublié aux éditions de l’Atelier sous la direction de Claude Pennetier, Jean-Pierre Besse, Thomas Pouty et Delphine Leneveu.
Fabrice Grenard