SIBIRIL Ernest

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Ernest SIBIRIL

De 1940 à 1944 : de Carantec 193 volontaires français et aviateurs anglais, canadiens et américains, traversent la Man­che pour gagner l’Angleterre afin de continuer la lutte contre l’occupant allemand.

A la tête de cette organisation clandestine : le Carantécois, d’Ernest SIBIRIL. Maurice Druon, ancien ministre des Affaires Culturelles et, avec Joseph Kessel auteur du « Chant des Partisans » a dit : J’ai contemplé le hangar de SIBIRIL comme un des hauts-lieux de la France ». Le Général de Gaulle en 1950, en visite dans le chantier naval d’Ernest SIBIRIL, avait tenu des propos aussi éloquents : « En cette enceinte qui a été témoin d’évène­ments si nobles et de gestes si méritoires qui ont servi la patrie… »

Une histoire dans l’Histoire

Au départ, Jacques GUEGUEN, un pêcheur du Pont-de-la-Corde, avait déjà convoyé de nombreux volontaires FFL et des soldats anglais à bord de son sablier de 8 mètres, le « Pourquoi Pas ». Dans le sillage de Jacques GUEGUEN, Ernest SIBIRIL monte un véritable réseau d’évasions. Baptisée le « réseau SIBIRIL« , cette organisation clandestine regroupe 18 personnes. De juin 1940 à février 1944, Ernest SIBIRIL et ses hommes restaurent quinze bateaux en piteux état. Ils équipent ensuite ces cotres à bord desquels embarquent des volontaires français, des militaires britanniques, des pilotes américains, anglais et belges.

A terre, Ernest SIBIRIL organise les évasions, prépare les bateaux, réfléchit sur les stratégies des départs…Son fils, Alain SIBIRIL, avait à l’époque dix ans. Soixante ans se sont passés depuis que son père a mis en place son réseau. Il dit : Étant curieux, je me demandais ce qui se passait. On m’avait mis dans le secret, bien entendu, garder le silence. Si j’avais parlé, c’est tout le monde qui aurait été arrêté. On avait la mort aux trousses et ému, il ajoute :

Mon père était surnommé le « Ferry man » par les Anglais.

Au fil des traversées, la suspicion allemande rode autour du chantier SIBIRIL. Mais le 18 juillet 1943, Ernest SIBIRIL réussit à passer entre les mailles de la Gestapo venue pour l’arrêter. Il se cache alors à Henvic, puis à Brest. Il réussit, avec Alain, à reconstruire en 11 jours un petit bateau « le Requin » avec lequel ils passent en Angleterre.

Devenu pilote de la marine américaine, Ernest SIBIRIL rentrera en France à la fin de la guerre.

Ordonné chevalier de la Légion d’Honneur, Ernest SIBIRIL s’est éteint le 2 mai 1967, il avait 62 ans.