Anciens de la Résistance Juive de France
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Anciens de la Résistance Juive de France
Les Anciens de la Résistance Juive de France réunit les réseaux, issus de la communauté, qui ont œuvré pour saboter la politique anti-juive de Vichy et de l’occupant allemand de 1940 à 1945. Ces réseaux ont poursuivi deux objectifs majeurs : le sauvetage des Juifs et la libération du sol.
Les missions de sauvetage impliquaient des actions visant à préserver les Juifs des persécutions et à empêcher leur déportation et leur mise à mort. Il fallait aider les Juifs à se cacher en leur trouvant une cachette sûre, en leur fournissant de fausses pièces d’identités, des certificats de baptême et de naissance, des cartes d’alimentation. Des « laboratoires » furent créés à cet effet dans toutes les régions, Moissac, Nice, Marseille Toulouse, Grenoble, Paris et Lyon. Les « premiers actes illégaux » ont été accomplis par la « rue Amelot » à Paris avec David Rapoport pour aider les Juifs récemment immigrés en France après la rafle du 15 mai 1941. Les E.L.F. (Eclaireurs Israélites de France) en zone nord avec Freddy Menahem et plus tard avec Albert Akerberg sont rentrés dans la clandestinité après la Rafle du Vel d’Hiv, puis en zone sud à la fin de l’année 1942. Leur réseau clandestin prit le nom de EIF Sixième. Les mouvements de jeunesses sioniste réunis en M.J.S. (avec Simon Levitte, Otto Giniewski-Guinat, Georges Schnek) ont participé à ces actions clandestines. En zone nord, l’OSE (Oeuvre de secours aux enfants) a apporté son aide aux familles dans le besoin dans lesquelles les parents étaient, soit arrêtés, soit exclus de leur de travail, et a commencé à placer des enfants pour les soustraire aux arrestations. En zone sud le réseau clandestin de l’OSE, réseau Garel (avec Georges Garel, Georges Loinger Emmanuel Racine) a caché des milliers d’enfants en France, et a fait passer de nombreux convois d’enfants en Suisse. La Sixième et le MJ.S. ont participé aux passages vers la Suisse pour les enfants dont ils avaient la charge.
Dans les camps de concentration de la zone sud, des Aumôniers, autorisés par Vichy à apporter un réconfort moral aux internés, ont participé aux actions de sauvetage en faisant sortir de très nombreux enfants et adolescents aidés sur place par des « assistantes internées volontaires » souvent membres de l’OSE Garel.
Le Réseau Marcel de Moussa Abadi et Odette Rosenstock a sauvé quelques centaines d’enfants avec l’aide de l’Eglise à Nice. Le Réseau André a contribué au sauvetage des Juifs de Marseille et a pris contact avec la communauté protestante du Chambon sur Lignon où ont été conduits de nombreux réfugiés
Ces actions furent possibles grâce à l’aide financière du Joint (Americain Jewish Joint Distribution Committee) représenté en France par Maurice Brenner et en Suisse par Jeffroykin et Yarblum.
Ces actions de sauvetage ont fait de nombreuses victimes, certaines arrêtées et déportées tels Mila Racine, Jacques Weintrob, Claude Gutman, d’autres arrêtés, massacrés, fusillés tels Marianne Cohn, Ernest Lambert, Raymond Winter, Marcel Gradwohl, David Donoff.
Lutte armée de la Résistance Juive de France
L’Armée juive fut créée au lendemain de la défaite par Abraham Polonski, dit Monsieur Pol et David Knout dans le but de lutter contre les nazis et pour la création d’un état juif en Palestine. En janvier 1942, ils signèrent un accord avec Aaron Lublin, dit Lucien pour organiser un groupe militaire juif. Le recrutement se faisait par la méthode « un ami amène un ami ». Jacques Lazaius dit Jacquel, militaire exclu de l’armée parce que juif, en devint l’instructeur, entraînant maquis et corps francs dans les villes. Le maquis juif de l’Espinassier fut incorporé au maquis de la Montagne Noire. Chaque jour les couleurs étaient levées le drapeau bleu blanc rouge et le drapeau blanc à l’étoile de David. Les effectifs étaient très fluctuants, après l’entrainement une partie des effectifs quittait la montagne pour traverser les Pyrénées, partir en Palestine et s’engager dans la Brigade Juive. Le maquis de l’Armée juive dit « peloton bleu-blanc » fut attaqué par las Allemands avec tanks et avions, il y eu des victimes. Les membres se regroupèrent et participèrent à la libération de nombreuses villes avec les corps francs.
Le Maquis E.I.F. entreprit des actions militaires en 1943, en décembre 1943 fut crée un maquis près de Vabre dans les monts de Lacaune, un second maquis fut créé en avril 1944. En juin le maquis juif prit le nom de Compagnie Marc Haguenau sous le commandement de Robert Gamzon, Castor dit capitaine Lagnes. Dans la nuit du 7 au 8 août ils subissent un terrible assaut de blindés allemands qui leur causèrent de sévères pertes, le 19 août le maquis s’emparent d’un train allemand entre Mazamet et Castres, et participe aux combats qui amène la reddition de la garnison allemande de Castres.
Le maquis du Vivarais Lignon, qui est un maquis de l’A.J. dans la région du Chambon sur Lignon, sous les ordres de Joseph Bass (réseau André) a libéré la région, et a reçu la reddition de 4000 Allemands au Puy en Velay. La veille de la Libération, l’Armée Juive prit le nom d’Organisation Juive de Combat et fut reconnue officiellement comme unité des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.).